F1: Red Bull et Max Verstappen vont-ils encore tout écraser en 2024?

Après une domination totale de la saison 2023 de Formule 1, Red Bull va-t-elle survoler 2024? Avant même le début de la première course de la saison, samedi 2 mars sur le circuit de Sakhir à Bahreïn, beaucoup sont convaincus que l'affaire est déjà pliée. C'est le cas de Fernando Alonso (Aston Martin): "Je n'ai pas de boule de cristal, mais je pense que Max Verstappen est le champion du monde et que Red Bull domine ce sport. 19 pilotes dans le paddock savent déjà qu'ils ne seront pas champions du monde", a déclaré le vétéran espagnol, au terme d'essais de pré-saison durant lesquels l'écurie autrichienne a apporté des éléments de réponse.

Pour comprendre ces prédictions, il faut se rendre compte du tour de force entrepris par Red Bull. Plutôt que de rester dans la continuité de sa RB19, pourtant presque parfaite avec ses 21 victoires sur 22 possibles, le constructeur a changé de concept pour sa RB20. Les contours de la monoplace ont radicalement changé, avec des prises d'air complètement différentes et des pontons très réduits. Un style qui n'est pas sans rappeler l'échec de Mercedes en 2022 avec la W13 qui n'avait presque pas de pontons. "Ils ont repris quelques éléments de notre voiture", a d'ailleurs admis Toto Wolff, patron de l'équipe allemande.

"Il ne reste plus que deux ans avec ce règlement. Il y a un gros changement en 2026. La seule année où il est possible de prendre de gros risques, c'est en 2024. Parce que 2025 ne sera que la contiunation de 2024 pour tout le monde", a commenté Pierre Waché, directeur technique de Red Bull, interrogé par L'Equipe.

"Red Bull a encore une longueur d'avance"

Sauf que Red Bull, armée de son maître de l'effet de sol Adrian Newey, n'a semble-t-il aucun problème à faire fonctionner ce type de design agressif. "La voiture est meilleure que celle de l'année dernière. (...) Tout s'est bien passé, l'équilibre était très bon", a réagi Max Verstappen après sa première centaine de tours. "Ça se présente bien", a confirmé le conseiller sportif Helmut Marko. "Ils ont un avantage qui est indéniable", a reconnu Frédéric Vasseur, directeur d'écurie de Ferrari. "Ma première impression est que Red Bull a encore une longueur d'avance", a abondé son protégé Charles Leclerc.

Des impressions confirmées par plusieurs analyses. Sans pour autant signer le meilleur temps absolu des essais hivernaux, dont les résultats doivent toujours être interprétés avec précaution, la RB20 a non seulement montré une vitesse équivalente à la RB19, mais aussi des progrès intéressants dans les virages et - surtout - la dégradation des pneus. Ce dernier point est crucial, car c'est ce qui pourrait octroyer un avantage accru à Max Verstappen par rapport à ses adversaires. Concrètement, sur un long relais en course, le Néerlandais pourrait être capable d'attaquer plus longtemps que la concurrence.

Ferrari peut-être en train de se rapprocher

Mais pendant que Red Bull s'aventure sur un chemin avec quelques inconnues, notamment en matière de potentiel de développement sur toute la durée de la saison, le reste de la grille présente désormais plusieurs voitures qui rappellent... la RB19. Ferrari, déjà capable d'obtenir des poles en 2023, semble également avoir progressé de manière significative avec sa SF-24. Ce qui a permis à Carlos Sainz d'enregistrer le meilleur chrono des essais hivernaux.

"La voiture fait ce qu'elle doit faire, ce qui n'était pas le cas en début d'année dernière", s'est satisfait Charles Leclerc. Lui aussi devrait bénéficier d'une meilleure dégradation des pneus, ce qui était le point noir de la SF-23. De quoi permettre au Monégasque de rêver de quelques victoires dès à présent, avant une véritable convergence des performances en 2025? Une situation qui rappelle l'ère précédente, achevée sur la bataille épique Hamilton-Verstappen en 2021. Ça tombe bien, le septuple champion du monde britannique sera en rouge l'an prochain.

Article original publié sur RMC Sport