F1: le président de la FIA Mohammed ben Sulayem accusé de sexisme et d’intimidation
Après s’être mis un peu en retrait, Mohammed ben Soulayem devrait prochainement faire son retour dans les paddocks de F1. Le président de la FIA est attendu à Bakou, dimanche, en marge du Grand Prix d’Azerbaïdjan. Dans un contexte tendu. Alors qu’il cumule les polémiques depuis sa nomination fin 2021, le dirigeant émirati de 61 ans, dont le fils Saif (29 ans) s’est récemment tué dans un accident de voiture, fait face à de nouvelles accusations de sexisme et d’intimidation.
Selon The Telegraph, Shaila-Ann Rao, l’ancien secrétaire générale par intérim de la FIA, aurait envoyé une lettre en se plaignant de son comportement, avant de quitter précipitamment son poste en décembre dernier. Le courrier aurait été adressé à Mohammed ben Sulayem et Carmelo Sanz de Barros, le président du sénat de la FIA. Mais il n’aurait donné lieu à aucune enquête interne.
"Il était très condescendant avec elle"
The Telegraph a interrogé des dizaines d’employés de la FIA (actuels et anciens), dont certains dirigeants, au sujet de Mohammed ben Sulayem. Ils décrivent un comportement autoritaire et erratique en coulisses. Certains témoins expliquent l’avoir vu crier sur Shaila-Ann Rao dans la maison du paddock de la FIA, l’an passé au GP de Belgique. D’autres affirment l’avoir entendu l’appeler "cette femme". "Il était très condescendant avec elle. Il s’en prenait à elle d’une manière tout à fait déplacée. Shaila-Ann a osé dire non devant d’autres personnes, ce qui a semblé déclenché son comportement", témoigne un collaborateur.
Ancienne avocate, Shaila-Ann Rao, qui a travaillé une première fois à la FIA aux côtés de Jean Todt, avant de rejoindre Mercedes en tant que conseillère de Toto Wolff, puis de revenir au sein de l’instance internationale, se serait sentie "humiliée" par son supérieur. Le fait qu’aucune enquête n’ait été ouverte malgré sa lettre en inquièterait plus d’un dans les couloirs de la FIA. Contactée par The Telegraph, Shaila-Ann Rao n’a pas souhaité faire plus de commentaires sur cette affaire.
Des propos sexistes embarrassants
En début d’année, Mohammed ben Soulayem avait déjà dû démentir des allégations de sexisme, après que certains de ses propos issus d’un ancien site web soient ressortis. L’ancien champion de rallye émirati y déclarait "ne pas aimer les femmes qui se croient plus intelligentes que les hommes… car elles ne le sont pas, en vérité". Face au tollé, la FIA avait réagi en expliquant que cette sortie ne reflétait pas les convictions actuelles du premier président non européen de son histoire.