Pour fêter la victoire des Springboks, le président Ramaphosa livre un discours “électoral”

Il l’a annoncé à un pays en liesse : pour fêter la victoire des Springboks à la Coupe du monde de rugby, le 15 décembre sera férié. S’exprimant le 30 octobre lors d’un discours télévisé de trente minutes, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a célébré la victoire de son pays 12-11 contre la Nouvelle-Zélande lors de la finale de la Coupe du monde de rugby 2023, qui s’est tenue le 28 octobre à Paris. Leurs performances, a-t-il souligné, ont témoigné de leur résilience et de leur détermination, indique Daily Maverick.

Mais dans cette joie toute sportive, le président sud-africain a également célébré “les réalisations de [son] gouvernement”, note également le site sud-africain. “En tant que peuple, nous avons déjà montré ce qui est possible lorsque nous sommes unis, lorsque nous sommes déterminés, lorsque nous faisons de gros efforts et lorsque nous refusons d’abandonner.”

Une discrète entrée en campagne

S’éloignant des exploits sportifs de l’équipe, et dans un discours aux accents très politiques, le président sud-africain a ainsi estimé que les succès de l’État donnent des “raisons d’espérer”, même si, a-t-il reconnu, son pays est confronté à de “graves” défis économiques.

Car, si le président a dressé un tableau positif de son bilan, la BBC rappelle que le taux de chômage dans le pays, à 42 % de la population active, est le plus élevé du monde. En outre, l’économie sud-africaine est plombée par un taux de pauvreté élevé et des pannes d’électricité fréquentes qui minent sa productivité.

Une réalité que le président Ramaphosa a également balayée, préférant souligner que “l’approvisionnement en électricité s’améliorait, que des emplois étaient créés, que les coupables de capture de l’État étaient traduits en justice et que des efforts étaient en cours pour restaurer les systèmes logistiques du pays aux ‘normes de classe mondiale’”, rapporte de son côté le Mail & Guardian.

Ce discours a été compris, pour beaucoup de commentateurs politiques sud-africains, comme une discrète entrée en campagne alors que des élections générales sont prévues en avril 2024. Pour News24, le discours célébrant la victoire des Springboks à la Coupe du monde de rugby était tout simplement “électoral”. Or le parti du président, l’ANC, risque, pour la première fois de son histoire, de perdre la majorité au Parlement. Donc la présidence.

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