"La fête est finie" : entretien avec le scénariste d'une BD consacrée à la surpêche et à l'exploitation des océans

Magnifique autant que glaçante BD, "Pillages" est un docu-fiction qui plonge le lecteur au cœur de la surpêche et du pillage des mers africaines. Interview de son scénariste Maxime De Lisle.

Sciences et Avenir : Vous êtes le scénariste d'une BD qui alerte sur la surpêche en Afrique de l'Ouest. Comment vous est venu ce projet ?

Maxime De Lisle : Après des études de finance, j'ai passé un an dans la marine nationale comme chef de quart. Et en 2020, animé par une conscience écologique, j'ai décidé de me concentrer uniquement sur la protection des océans et de candidater à l'association Sea Shepherd. J'ai été pris pour une première mission afin de piloter des bateaux patrouilleurs de 55 mètres et j'ai adoré ça.

Il se trouve qu'à mon arrivée dans l'association, je venais également de signer chez Delcourt pour ma première BD "Le voyage intérieur". Et c'est en patrouillant avec Sea Shepherd que j'ai réalisé que la surpêche et le pillage des mers étaient des sujets très forts, très visuels, totalement ignorés et qu'il fallait absolument les raconter.

"La surpêche en Afrique, ce sont 17.000 chalutiers chinois et européens"

L'Afrique de l'Ouest est-elle la seule zone concernée par la surpêche ?

Non, bien évidemment. Notre BD se concentre sur l'Afrique de l'Ouest parce que c'est dans cette zone que j'ai été en mission. Mais, la situation est identique dans l'océan Indien ou avec le Pacifique qui est encore plus proche de la Chine, pays qui pratique énormément de surpêche.

Cela étant, l'Afrique est un très bon exemple parce que c'est un continent avec des ressources conséquentes, ou qui du moins l'étaient... et qui est emblématique de la situation mondiale concernant l'exploitation des océans.

Beaucoup d'associations luttent-elles contre la pêche illégale ?

Malheureusement, non, très peu. Il existe quelques associations locales. Greenpeace possède quelques bateaux mais leur mission se porte plus sur la documentation. Au niveau global, Sea Shepherd est quasiment la seule. Et ils n'ont qu'une dizaine de bateaux.

La surpêche en Afrique, ce sont 17.000 chalutiers chinois et européens... C'est pour cette raison que j'ai lancé en parallèle une ONG Seastemik qui milite po[...]

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