Quand le féminisme sexpositif instaure une nouvelle forme de pression

“Trois petites lettres”, voilà ce qui a changé la relation entre féminisme et relation sexuelle en un demi-siècle, relève Die Zeit.

“‘WAP’, pour ‘Wet-Ass Pussy”, une chanson de Cardi B et Megan Thee Stallion aux paroles particulièrement crues, […] devenue à l’été 2020 un hymne à la sexualité positive”, explique l’hebdomadaire allemand. Mais “WAP”, ce fut aussi l’acronyme pour “Women Against Pornography”, un groupe féministe qui voyait en la pornographie une apologie de la violence envers les femmes, dans les années 1970.

Près de cinquante ans séparent ces deux définitions. “D’un côté, le féminisme antipornographie, de l’autre le féminisme prônant une approche positive de la sexualité”, compare le journal. La positivité sexuelle – ou sexpositivité – appelle les femmes à une libération de tout complexe vis-à-vis des pratiques sexuelles. “Aucune pratique n’est à fustiger, tant que tout se passe entre adultes consentants”, résume Die Zeit.

Une forme d’obligation sociale

Mais, face à l’omniprésence des réseaux sociaux, de plus en plus de femmes se sentent jugées jusque dans leur intimité. “Elles reprochent à ce mouvement d’instaurer de nouvelles normes au lieu d’en abolir”, rapporte l’hebdomadaire.

“Je ressens une forme de pression, comme s’il était essentiel, quand on est une femme, d’avoir une vie sexuelle hyperactive et d’être superperformante au lit”, déplore Franziska auprès du journal. Pendant plusieurs années, la vingtenaire a ressenti une forme d’obligation sociale : celle de devoir jouer le rôle d’une femme confiante et expérimentée lors de rapports sexuels.

Car si la positivité sexuelle a longtemps été synonyme de libération, de nombreux discours hiérarchisent désormais les préférences sexuelles. Le journal allemand avance :

“L’abstinence, l’envie de ralentir sa vie sexuelle, les caresses… ces pratiques-là sont rarement associées à la sexualité positive.”

Et cette vision limitée de la sexualité participe à l’invisibilisation de minorités. “Pourquoi dénie-t-on souvent la sexualité aux personnes handicapées ?” interroge l’hebdomadaire.

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