Les féminines du Stade Brestois dénoncent des conditions déplorables dans une lettre ouverte et menacent d'une grève

Les féminines du Stade Brestois dénoncent des conditions déplorables dans une lettre ouverte et menacent d'une grève

Un cri de ras-le-bol. Alors que l'équipe masculine du Stade Brestois fait la une des quotidiens sportifs pour ses performances la rapprochant de la Ligue des champions, l'équipe féminine, qui évolue en D3 féminine et dépend de l'association du club, dénonce, dans une lettre ouverte publiée par le site Footeuses, des conditions de vie et de travail déplorables.

Elles énumèrent un ensemble de problèmes vécus par le groupe au cours de la saison: "le montant des salaires prévus sur les contrats n'est pas respecté sur les fiches de paie", "des retraits 'frais divers' sont réalisés", "les primes de matchs prévues fixes en début de saison pour l'intégralité du groupe D3 diffèrent d'une joueuse à l'autre"...

Des logements insalubres et des salaires incomplets

"Certains contrats ont été signés cinq mois après l’arrivée des filles au club. Elles ont dû subvenir à leurs besoins, loin de leur famille, sans le moindre revenu. Lors de la signature de leur contrat, cinq mois après, le montant était inférieur à ce qui a été dit à leur arrivée. L’ensemble du staff s’est cotisé pour les aider financièrement", poursuit le communiqué.

Les joueuses pointent aussi des promesses de logement à titre gracieux non tenues, une colocation de six joueuses dans des conditions insalubres avec des moisissures sur les murs et l’absence de chauffage, et des loyers prélevés sans consentement sur les fiches de paie. Le staff serait obligé de "se porter garant auprès des propriétaires" afin que d'autres joueuses puissent se loger.

Un manque de respect et de considération

Evoluant dans la poule A de la D3 féminine, recouvrant l'ensemble du nord de la France, les joueuses dénoncent des conditions de déplacements "déplorables et défavorables à la pratique du sport de haut niveau": "Les repas ne sont pas toujours prévus à notre arrivée à l'hôtel", "certains déplacements ont été réalisés à la charge des joueuses (frais d'essence, péages et location de voiture". "Nous avons même été contraintes de conduire notre propre voiture de location mettant en danger l'intégrité des joueuses."

Elles dénoncent plus globalement un manque de respect et de considération, avec notamment des choix sportifs "imposés par le président" sans concertation avec le staff, des droits à la formation non respecté, une communication lapidaire sur la non-continuation de certaines joueuses au sein du groupe ainsi que le non-remplacement des membres du staff démissionnaire "pour préserver leur santé mentale".

Une menace de grève

"Nous avons toujours été professionnelles en donnant le meilleur de nous-mêmes sur le terrain sans jamais rien laisser paraître. Malgré nos nombreuses sollicitations en interne afin de faire changer les choses ; on nous ment en nous laissant espérer. Mais les semaines passant, notre situation extra-sportive devient insupportable. Cela ne peut plus durer ainsi !"

"Elle impacte nos performances individuelles et collectives ; notre bien-être physique et mental. Elle met en danger l’intégrité physique des joueuses et du staff. Nous ne sommes pas respectées", assurent l'ensemble du groupe féminin signataire de la lettre. Les joueuses vont se réunir avec les référents des syndicats des joueuses et leurs agents. "La révolte et la grève couvent", concluent-elles.

Article original publié sur RMC Sport