Féminicide en Savoie: ce que l'on sait du principal suspect mis en examen pour "assassinat"

Féminicide en Savoie: ce que l'on sait du principal suspect mis en examen pour "assassinat"

Un portrait qui devient de plus en plus clair au fil des jours. Alors qu'il a été déféré au parquet et mis en examen pour "assassinat" puis écroué, on en sait désormais un peu plus sur le suspect du meurtre d'une policière hors service de 42 ans, tuée en pleine rue en Savoie jeudi. Âgé de 61 ans et aide-soignant, il est l'ancien mari de la victime, père de ses deux premiers enfants. Son divorce avec la fonctionnaire de police a été prononcé en 2021.

Une vengeance préparée et annoncée

Comme l'a appris BFMTV d'un de ses proches, le sexagénaire a un caractère plutôt froid et réservé.

"Je connaissais sa femme, charmante et lumineuse. Lui était à l'opposé, taiseux et renfermé", nous dit-il.

C'est en 2017, alors que le couple est en crise, que le comportement du suspect glisse peu à peu. "Il vit très mal la situation. Il a 20 ans de plus qu'elle et ne supporte pas la séparation", nous dit cette même source.

Cette même année, la policière avait porté plainte à deux reprises contre l'homme pour violences et harcèlement. Elles avaient été classées sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée. Elle a également déposé plainte contre lui pour non paiement de pension alimentaire après le divorce, précise le parquet.

"Il avait dit 'tu verras un jour il y aura un fait divers. Je la buterai'", ajoute le proche, toujours à BFTMV. "Pour moi, il est allé au bout de son truc. Il a fait ce qu'il avait dit", complète-t-il.

À cette période, une perquisition avait été réalisée chez le suspect, et des armes, qu'il possédait légalement car adepte du tir sportif, lui avaient été confisquées. Pour sa part, son ex-compagne avait demandé à ce que son arme de service lui soit retirée de peur que l'homme revienne dans son appartement pour s'en prendre à elle et à ses enfants.

"Il n'acceptait pas que sa femme soit partie, de perdre ses enfants, ça a été un gros chamboulement dans lui-même. Sa maman m'en parlait, il était très dépressif, il avait arrêté de travailler, ça a été une catastrophe pour lui", confirme une de ses voisines auprès de BFM Côte-d'Azur.

Survivaliste déjà condamné

Après le divorce, l'homme est retourné vivre chez sa mère dans la région de Nice tandis que la victime était partie s'installer dans le petit village de la Croix-de-la-Rochette en Savoie, où elle avait été mutée.

"Dans le cadre de la séparation, il avait notamment été condamné le 10 novembre 2020 par le tribunal correctionnel de Nice pour non respect d’une ordonnance de protection rendue au profit de la victime par le juge aux affaires familiales", selon le parquet. Il avait alors écopé d'une amende.

Comme l'a appris BFMTV, le suspect, qui est chasseur, est également adepte des thèses survivalistes, cette mouvance qui se prépare à l'effondrement du système et à retourner vivre au plus près de la nature. Il a participé à un de leur stage dans le passé.

Peu avant son passage à l'acte, il dormait depuis plusieurs jours dans un camping, dans un village tout proche de la Croix-de-la-Rochette. Il a été interpellé sans difficulté vendredi matin à Arvillard, une commune voisine. Son véhicule avait été repéré jeudi sur le parking d'un centre de méditation bouddhiste.

Article original publié sur BFMTV.com