Féminicide pour une conquête virtuelle : le suspect n’a découvert la supercherie que six semaines plus tard

L’avocate du suspect du meurtre de sa compagne à Beussent n’avait aucune idée qu’il échangeait avec un escroc aux sentiments avant de commettre son crime.
SAMEER AL-DOUMY / AFP L’avocate du suspect du meurtre de sa compagne à Beussent n’avait aucune idée qu’il échangeait avec un escroc aux sentiments avant de commettre son crime.

FAITS DIVERS - Il avait prémédité le meurtre de sa compagne, mais pas la supercherie dont il était lui-même victime. L’avocate du trentenaire, soupçonné d’avoir assassiné sa compagne à Beussent (Pas-de-Calais) pour rejoindre la femme avec qui il échangeait sur internet, a dévoilé une information surprenante à l’Agence France-Presse ce jeudi 14 mars.

Dans le Pas-de-Calais, un féminicide sous fond de relation amoureuse fictive sur internet

Car l’homme mis en examen mercredi pour le meurtre avec préméditation de sa compagne n’était absolument pas au courant que son amante virtuelle était en réalité un escroc. Il n’a d’ailleurs « compris qu’au deuxième jour de sa garde à vue », soit mardi, alors que les faits ont déjà six semaines.

Sa conquête en ligne était en réalité un escroc aux sentiments « localisé selon les premières investigations en Côte d’Ivoire », comme l’a depuis précisé le parquet. Le mis en cause aurait d’ailleurs versé la somme de 2 200 euros à cet usurpateur.

Son avocate, Me Fabienne Roy-Nansion, explique que ce sont les gendarmes qui « le lui ont dit », aidés d’un dossier de plus de 40 centimètres d’épaisseur. De quoi occasionner un véritable choc pour son client, car c’est la rencontre de cette conquête virtuelle sur Facebook qu’il l’a poussé à tuer sa compagne, retrouvée morte le 28 janvier au matin au domicile du couple, près du Touquet.

« Il ne comprend pas »

C’est « un gamin K.O. debout », qui « réalise l’horreur de la chose », assure-t-elle, avant d’ajouter que le trentenaire « s’interroge sur ce qui a pu se passer dans son esprit, il ne comprend pas » ce qui l’a poussé à tuer celle qui partageait pourtant sa vie.

L’avocate décrit même un « garçon gentil, apprécié, qui passe son temps au grand air, à chasser, bricoler, jouer au foot » et qui n’avait « jamais été violent envers personne ». Pourtant, les détails de ce nouveau féminicide, pour lequel l’homme encourt 30 ans de prison, livrent une toute autre histoire.

Lors de la découverte du corps, elle présentait des « traces de blessures au niveau du torse ». Sans doute provoquées par des coups de couteau et de marteau, comme l’indiquait le Parisien. Une hypothèse confirmée par Me Roy-Nansion.

Le suspect avait lui-même prévenu les gendarmes, assurant avoir retrouvé le corps inanimé de sa concubine en rentrant de la boulangerie, émettant l’hypothèse d’un cambriolage qui aurait mal tourné. Une version des faits qui n’avait clairement pas convaincu les enquêteurs, qui se sont alors très vite orientés vers cette relation virtuelle que le trentenaire souhaitait visiblement « concrétiser » après son passage à l’acte.

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