Eya retrouvée au Danemark, son père et le complice interpellés
FAIT DIVERS - « Eya vient d’être retrouvée au Danemark. » C’est par ces quelques mots que le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, a annoncé ce vendredi 26 mai l’épilogue de l’enlèvement de la fillette de 10 ans à Fontaine, près de Grenoble dans l’Isère, jeudi.
Le père et son complice ont été interpellés, a précisé une source proche du dossier à l’AFP.
Eya vient d’être retrouvée au Danemark avec son père et le complice de celui-ci.
Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble— Eric VAILLANT procureur de Grenoble (@egajvpr) May 26, 2023
Deux mandats d’arrêt européens avaient été délivrés vendredi contre les deux hommes un peu plus tôt dans la journée. Ils étaient soupçonnés par la justice d’avoir quitté la France après avoir brutalement enlevé la fillette à sa mère.
« Les éléments en notre possession laissent penser que le père, son complice et l’enfant sont maintenant à l’étranger », avait indiqué le procureur de Grenoble Éric Vaillant dans un communiqué en fin de matinée. « Les pays de destination possibles sont évidemment la Suède et la Tunisie », a-t-il ajouté, ces deux pays correspondant aux deux nationalités du père, âgé de 53 ans.
Gaz lacrymogène
La fillette de 10 ans a été enlevée jeudi vers 8 h 15 pendant qu’elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble, où elle est scolarisée en CM2. Selon le parquet, le père « et un complice encagoulé » ont « gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille » avant de s’emparer d’Eya.
La mère âgée de 33 ans a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu’elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l’intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l’enfant. Pendant que le conducteur l’aspergeait de gaz lacrymogène, son « ex-mari a attrapé (l’enfant) par les cheveux et l’a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui », a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu’il ne l’emmène à l’étranger.
Une information judiciaire a alors été ouverte pour « violences aggravées sur la mère de l’enfant », « violences » sur la mineure pour les deux mis en cause, « soustraction par ascendant » pour le père et « complicité de soustraction par ascendant » pour son complice.
Une alerte enlèvement avait été déclenchée jeudi soir, avant sa levée ce vendredi matin, la justice étant convaincue que les suspects et la fillette étaient désormais à l’étranger. Un mandat d’arrêt européen avait été délivré.
Eya est née en Tunisie
Un agent du centre social devant lequel les faits se sont déroulés a tenté d’intervenir, en vain, a indiqué à l’AFP le maire de cette commune de 23 000 habitants, Franck Longo.
L’enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s’est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale.
« Au début de sa scolarisation ici, le père voyait encore sa fille. Mais il ne pouvait plus la voir depuis longtemps », a aussi affirmé le maire, précisant que la mère avait de la famille à Fontaine, notamment sa sœur. Selon le parquet, « le père est suspecté d’avoir été violent avec la mère dans le passé ».
Vendredi matin, une cellule d’écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l’école Jules-Ferry (200 élèves), où Eya est scolarisée depuis la grande section, notamment à destination des « élèves de la classe » de la fillette, a indiqué le rectorat à l’AFP.
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