Extraits Hostiles : Christian Bale dans un western humaniste

Hostiles de Scott Cooper sort ce mercredi 14 mars dans nos salles. A cette occasion découvrez 4 extraits du western emmené par Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi et Timothée Chalamet.

Quatre ans après le tournage des Brasiers de la colère, le réalisateur Scott Cooper retrouve Christian Bale pour Hostiles, un western se déroulant en 1892. Le comédien incarne un ancien héros de guerre devenu gardien de prison qui se retrouve contraint d’escorter un chef de guerre Cheyenne mourant (Wes Studi) sur ses anciennes terres tribales. Peu après avoir pris la route, ils rencontrent Rosalee Quaid (Rosamund Pike). Seule rescapée du massacre de sa famille par les Comanches, la jeune femme traumatisée se joint à eux dans leur périple.

Lorsque Scott Cooper a reçu la version préliminaire du manuscrit écrit par le défunt scénariste Donald Stewart (À la poursuite d'Octobre rouge, Jeux de guerre...), il a été particulièrement séduit par la profondeur de l’histoire. Ce dernier explique avoir toujours voulu réaliser un western. Il précise "Je voulais qu’il soit pertinent au regard des questions raciales et culturelles qui agitent actuellement l’Amérique. Nous sommes tous conscients des mauvais traitements qui ont été infligés aux Amérindiens, mais on peut voir le même schéma se reproduire aujourd’hui avec les Afro-Américains ou la communauté LGBTQ. Cette histoire soulève des problèmes universels." Durant plusieurs mois, Scott Cooper a donc façonné l’histoire imaginée par Donald Stewart de manière à ce qu’elle reflète une philosophie intemporelle.

Comme le montre ce premier extrait, les anciens ennemis vont devoir faire preuve de solidarité pour survivre à l’environnement hostile et aux tribus comanches qu’ils rencontrent. Lors du tournage le réalisateur a fait appel à des consultants Cheyenne et Comanche afin d'être au plus proche de l'histoire. 

William Voelker, le consultant comanche du film, a été impressionné par la manière dont le cinéaste s'est intéressé au comportement, au langage, à l’habillement et aux talents de cavaliers de ces personnages controversés. En revenant sur leur histoire, le film met en lumière les injustices dont ils ont été victimes sans pour autant omettre la violence de leurs actions. William Voelker déclare : "Personne n’a jamais vraiment porté attention à ces Comanches qui ont refusé de se soumettre au gouvernement américain. Bien que j’aie apprécié la volonté de l’équipe de dresser un portait fidèle de mon peuple, j’ai été un peu surpris que Scott s’excuse de l’image de guerriers impitoyables donnée aux Comanches dans le film car nous n’essayons pas d’enjoliver notre histoire. Ces hommes étaient assoiffés de sang, ils avaient tout perdu et étaient furieux que leur peuple ait été privé de sa liberté."

Et pour encore plus de véracité, le cinéaste a insisté pour qu'une part significative des dialogues soit dans la langue des Cheyennes du Nord, un dialecte rarement entendu. Il a donc fallu trouver des descendants cheyennes parlant couramment ce langage, capables de l’enseigner, et qui savaient également comment s’exprimaient leurs ancêtres à la fin du XIXe siècle. Le consultant Chris Eyre commente : "Entendre les personnages interprétés par Christian Bale, Wes Studi et Rosamund Pike parler le bon dialecte et ce de manière respectueuse est absolument formidable. C’est une immense victoire de savoir que des millions de gens vont pouvoir entendre cette langue devenue si rare."

Le chef cheyenne Phillip Whiteman a travaillé en étroite collaboration avec Christian Bale - que l'on entend parler en dialecte cheyenne dans ce second extrait. Un langage que le comédien a eu énormément de mal à maîtriser. L’acteur confie : "C’est une langue magnifique mais extrêmement difficile ! La parler correctement m’a aussi permis de mieux comprendre le système de croyances cheyenne. Je dois avouer que j’ai été surpris par mes progrès car cela me semblait initialement impossible, mais j’ai fini malgré tout par m’exprimer de façon naturelle."

Présenté lors du Festival de Toronto, Hostiles a été grandement remarqué pour sa mise en scène, ses images sans concession et pour la prestation de ses comédiens, notamment celle de Christian Bale. Il incarne ici un homme dont les certitudes vont peu à peu tomber. Un rôle que le metteur en scène et scénariste a spécialement écrit pour le comédien britannique. L'acteur explique avoir été frappé par la profonde humanité de l’histoire, dont certains éléments ont trouvé un écho particulier en lui. Il raconte : "Ces évènements auraient pu se produire à n’importe quelle période de l’histoire américaine. Fort Berringer est pour moi une sorte d’Abou Ghraib où les conditions de détention sont inhumaines et où les geôliers sont de simples soldats qui n’ont reçu aucune formation de gardiens de prison."

Dans ce dernier extrait le Capitaine parle à ses hommes avant le départ, si la majorité de la troupe est honorée de faire partie de l'aventure, un jeune soldat incarné par Timothée Chalamet - actuellement à l'affiche de Call me by your name et Lady Bird - ne comprend pas pourquoi il fait partie du voyage. Christian Bale lui répond alors qu'il ne l'a pas choisi. Un parallèle amusant quand on sait que le réalisateur a écrit chaque rôle en ayant un acteur précis en tête, sauf celui de Timothée Chalamet. Le jeune acteur est en effet le seul a avoir dû passer une audition. Scott Cooper explique que, contrairement aux autres comédiens, il n'avait jamais vu le travail du jeune homme avant le tournage d'Hostiles. Il précise "Il est très libre et désinhibé, il n'a pas peur de prendre des risques. Je suis certain qu'une brillante carrière l'attend."