Extinction de masse d'il y a 66 millions d'années : l'étonnante résilience des requins et des raies

Une extinction de masse touche par définition tous les organismes de la Terre. Pourtant, si certains animaux ont été totalement éradiqués, d'autres ont traversé la crise qui a tué les dinosaures. C'est le cas des requins et des raies. Mais à l'intérieur même de ce groupe biologique des élasmobranches, il existe des disparités, que met en évidence une étude publiée par des chercheurs français.

675 espèces, issues des quatre coins du monde ! L'étude de Guillaume Guinot et Fabien Condamine, respectivement paléontologue et biologiste de l'évolution à l'Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier (Isem) est sans précédent quant à l'étendue des données — fossiles — impliquées. Publiée dans la revue Science, elle est consacrée à l'extinction brutale des raies et des requins lors de la dernière crise biologique il y a 66 millions d'années. Oui, celle-là même qui a vu la disparition des dinosaures. "Dans le milieu marin, cette crise a surtout été étudiée à travers des invertébrés : du plancton, ou des coquillages, en tout cas les producteurs et consommateurs primaires de la chaîne alimentaire, explique Guillaume Guinot. La recherche s'est beaucoup intéressée à eux, parce que le registre fossile les concernant est abondant." Eh oui, les coquilles des bivalves se conservent bien, alors que des requins et des raies de jadis — animaux dont les squelettes cartilagineux ne se conservent que rarement — il ne reste que les dents, organes en revanche bien minéralisés qui en font de bons candidats à la fossilisation.

Les invertébrés ne peuvent pas à eux seuls refléter la complexité des écosystèmes au cours de cette crise Crétacé-Paléogène (dite K-Pg). D'où l'intérêt de regarder du côté des vertébrés marins tels les requins et les raies. Eux aussi ont été durement touchés par la catastrophe. Ils s'en sont pourtant sortis. Selon quels mécanismes ? "L'extinction totale de certains groupes est connue : les plésiosaures, les mosasaures... Mais chez les vertébrés qui traversent la crise, on avait peu d'information sur la façon dont ils ont été impactés, reprend Guillaume Guinot. Les vertébrés aquatiques, situés au sommet de la chaîne alimentaire et qui traversent la crise, nous n'en avons pas tant d'exemples que cela." Il y a les requins et les raies — le groupe des élasmobranches —, puis les poissons osseux —mais pour eux le registre fossile est moins bon — ou encore qu[...]

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