Les "expulsions violentes et illégales de migrants" doivent cesser, avertit la Commission européenne

L’avertissement de la Commission européenne est sans appel. Les "expulsions violentes et illégales de migrants" doivent cesser. Le message est adressé à la Grèce, une nouvelle fois accusée de procéder à des refoulements illégaux.

La sommation est venue la semaine dernière de la Commissaire européenne en charge des Affaires intérieures, Ylva Johansson, à l'issue d'une réunion avec des ministres grecs.

La responsable suédoise avait alors souligné que les fonds de l'UE étaient "liés à l'application correcte des droits fondamentaux". Elle a salué une "nouvelle proposition visant à intégrer les droits fondamentaux" dans le système grec d'asile.

La Grèce est accusée depuis des années de procéder à des refoulements illégaux de migrants à sa frontière avec la Turquie.

Des ONG condamnent le recours à la violence. L'Observatoire euro-méditerranéen des droits de l'homme estime que 12 personnes retrouvées mortes à la frontière turque en février étaient "victimes de refoulements illégaux de la Grèce et de jeux politiques inhumains piégeant les migrants dans des no man's lands négligés".

Human Rights Watch affirme que "les autorités grecques, y compris par le biais de mandataires qu'elles utilisent, agressent, volent et dépouillent les demandeurs d'asile et les migrants afghans, y compris les enfants, avant de les repousser sommairement vers la Turquie via la rivière Evros".

Selon une enquête des médias publiée au début d'année, près d’un millier de migrants ont été repoussés en mer Égée entre mars 2020 et septembre 2021 par les autorités grecques et Frontex, l'agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes.

Ce scandale a entraîné la démission du directeur de Frontex, Fabrice Leggeri. Les députés européens ont aussi refusé d'approuver le budget de l'agence, exigeant de voir le résultat d'une enquête d'un an menée par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) sur des violations présumées des droits de l'homme à la frontière contre des migrants.

Athènes rejette ces accusations et critique le manque de solidarité des autres États membres de l'UE face à l'afflux des demandeurs d’asile. La Grèce accuse également Ankara d'attiser les tensions en laissant passer les migrants à la frontière.