Expulsion de l'imam Hassan Iquioussen: le Conseil d'État va trancher ce vendredi

L'imam Hassan Iquioussen - Youtube
L'imam Hassan Iquioussen - Youtube

La plus haute juridiction administrative se penche ce vendredi sur le sort de l’imam Hassan Iquioussen. Ce dernier était visé par une décision d’expulsion le 29 juillet 2022 à la demande du ministre de l’Intérieur, mais le 5 août, le tribunal administratif de Paris a suspendu cette décision et désavoué Gérald Darmanin.

Le ministre a donc déposé un recours auprès du Conseil d'État pour faire appel. Et l'audience aura lieu ce vendredi.

L'imam Hassan Iquioussen suscite l’attention des services de l’État depuis une vingtaine d'années. Fiché S, il est connu pour tenir des propos sulfureux et est accusé d'antisémitisme, d'homophobie et de misogynie.

Les propos tenus par l'imam sont-ils une menace pour la sécurité? "Oui", répond le préfet Christian Gravel.

"Ce sont par définition des propos qui sont dangereux, puisqu'ils constituent la base du processus de radicalisation", explique-t-il.

Une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale"

"Le passage à l'acte s'inscrit d'abord dans une prise de conscience de conviction. C'est donc cette diffusion d'idées qui se traduit, pour certains, par de la violence", résume le préfet.

Sauf que le tribunal administratif avance d'autres arguments et en a décidé autrement. Il a suspendu l'expulsion, estimant qu'elle porterait une "atteinte disproportionnée" à la "vie privée et familiale" d'Hassan Iquioussen.

"Le seul motif tiré de l'existence d'actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination à l'égard des femmes ne [peut] justifier la mesure d'expulsion sans porter une atteinte grave et manifestement disproportionnée à son droit à mener une vie privée et familiale normale", peut-on lire dans le jugement rendu.

Changer la loi?

L’imam doit-il quitter le pays? C’est donc aujourd’hui au Conseil d’État de trancher. En cas de réponse négative, Gérald Darmanin a déjà annoncé qu’il tenterait de changer la loi, pour rendre cette expulsion possible dans le futur. Une mesure soutenue par Louis Aliot, maire RN de Perpignan.

"Il faut changer la loi pour permettre, à l'avenir, d'expulser toutes les personnes comme lui", affirmait sur BFMTV le candidat à la présidence du parti d'extrême droite.

Article original publié sur BFMTV.com