Exposition : sous l’emprise de Mark Rothko

Mark Rothko dans son atelier, devant la toile « Sans titre » (1964), à East Hampton (New York), en 1964. - Credit:
Mark Rothko dans son atelier, devant la toile « Sans titre » (1964), à East Hampton (New York), en 1964. - Credit:

Avant Mark Rothko, il y a Markus Rotkovitch. Un enfant juif né en 1903 à Dvinsk, une petite ville perdue de la Russie tsariste, actuellement située en Lettonie. Markus grandit dans un monde menaçant, où les pogroms peuvent survenir à tout moment, un monde que sa famille fuit bientôt pour les États-Unis (elle arrive à Portland l'année des 10 ans du garçon).

Un temps boursier à l'université Yale, il délaisse le Connecticut pour New York, où il découvre la peinture. Le peintre Alfred Jensen fut marqué par l'image obsédante que lui confia son ami : « Les cosaques prirent les juifs du village et les emportèrent dans la forêt où ils durent creuser une grande tombe. Rothko raconta qu'il peignit cette tombe carrée dans la forêt de façon si vivante qu'il n'était plus certain que le massacre n'ait pas eu lieu de son vivant. Il disait avoir toujours été hanté par l'image de cette tombe et que, d'une certaine manière, il était coincé dans le tableau. » En 1959, celui qui s'appelle désormais Mark Rothko déclare, en se comparant aux peintres de sa génération : « Regardez encore. Je suis le plus violent de tous les New Americans. Derrière la couleur se trouve le cataclysme. »

 - Credit: ©  © 1998 Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko - Adagp, Paris, 20…[année d’autorisation]
- Credit: © © 1998 Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko - Adagp, Paris, 20…[année d’autorisation]

Ombre et lumière. « Light Cloud, Dark Cloud » (1957). © © 1998 Kate Rothko Prizel & Christopher Rothko - Adagp, Paris, 20…[année d’autorisation]

« Regardez encore », demande Mark Rothko. Il est aisé de se plier à cette injonction. Car la Fondation Louis-Vuitton déploie ces jours-ci (et jusqu [...] Lire la suite