EXPOSITION. Quand le Japon savait faire cohabiter humains et animaux en ville
La Maison de la culture du Japon à Paris invite du 9 novembre 2022 au 21 janvier 2023 à une exposition consacrée à la cohabitation harmonieuse des humains et des animaux dans la capitale du Japon durant plus de 300 ans, vue au travers d'oeuvres prêtées par l'Edo-Tokyo Museum. Visite.
Tokyo, lieu d’harmonie où se côtoient humains et animaux. Difficile à imaginer aujourd’hui quand on connaît celle qui est devenue l’une des plus grandes agglomérations au monde avec ses 42 millions d’habitants. Et pourtant, depuis le 18e siècle jusqu’au début du 20e siècle ce fut vraiment le cas. Non pas parce qu’il s’agissait alors d’un petit village : au 18e siècle, Edo (l’ancien nom de Tokyo) comptait déjà 1 million d’habitants ! Mais elle avait su grandir sans exclure la nature. C’est cette étonnante harmonie que met en avant la Maison de la culture du Japon à Paris pour l’exposition organisée à l’occasion de son 25e anniversaire.
L’étonnement c’était déjà celui des européens qui découvrirent la ville à la fin du 19e siècle alors que celle-ci s’ouvrait au monde après plus de 200 ans de fermeture du pays. "Ils découvrent une population qui s’adresse aux animaux en leur adjoignant le suffixe respectueux ‘-san’, ou des pousse-pousse qui zigzaguent dans les rues pour les éviter", raconte Shûko Koyama, conservatrice au Musée Tokyo Metropolitan Edo-Tokyo, et co-commissaire de l’exposition. Les écrits du naturaliste américain Edward Morse en témoignent, mais aussi des estampes de l’époque présentées ici*.
Un cheval omniprésent et protégé de l'abandon par décret
Cette cohabitation entre les humains et les animaux remonte au 18e siècle. "Edo, où résidait le shogun, était la nouvelle capitale. Mais personne ne savait encore que commençait alors une longue période de paix, raconte Shûko Koyama. Des représentations montrent le shogun à cheval en train de chasser des cerfs ou des sangliers. Ce n’était pas un loisir : d’une part la chasse permettait de constituer des réserves de nourriture pour se préparer à une éventuelle nouvelle guerre, d’autre part ces sorties permettaient d’entraîner la cavalerie." Le cheval est omniprésent. D’abord pour son rôle militaire puis pour le transport. Il est respecté au point qu’il est interdit par décret de l’abandonner – quand il est malad[...]
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