EXPO. Au Muséum de Toulouse, les momies sont dans tous leurs états

Depuis des millénaires, l'être humain cherche à préserver du mieux possible, de façon provisoire ou pérenne, les corps de ses morts. À partir du 22 octobre 2022, le Muséum de Toulouse se propose de déshabiller avec respect, dans une exposition, momies humaines et animales pour comprendre notre désir universel d'éternité.

"Bon c’est bien tout ça, mais elles sont où les momies ?" Objet de curiosité absolue au musée, voire de fascination, les momies ont cette capacité à créer de petits attroupements face aux vitrines où elles sont exposées. La dernière grande exposition du Muséum de Toulouse, Momies, corps préservés, corps éternels, aura donc largement de quoi satisfaire son public, qui sera plongé dans l’ambiance dès les premières secondes de sa déambulation : "Memento Mori !" ("Souviens-toi que tu vas mourir !"), pourra-t-il lire à l’entrée, célèbre phrase latine qui nous rappelle sans ménagement notre condition de mortels. Mieux vaut en effet s’en souvenir pour ne pas réduire les nombreuses dépouilles exposées à de simples attractions macabres qui, derrière leur vitre teintée - un choix judicieux du musée pour préserver la sensibilité de chacun - s’offrent sous toutes les coutures à ceux qui souhaitent au contraire les observer.

La momification comme pratique funéraire

Dans une première grande partie consacrée aux momies fabriquées par l’humain - en opposition avec celles créées naturellement, présentées dans un deuxième temps -, les visiteurs apprendront par exemple que la momification n’était pas pratiquée chez les seuls Égyptiens de l’Antiquité, mais qu’elle fit l’objet de premières tentatives chez les Chinchorro qui, il y a plus de 7.000 ans, peuplaient la côte du désert d’Atacama, entre le Chili et le Pérou.

 Crédit : M. Benoit/Sciences et Avenir
Crédit : M. Benoit/Sciences et Avenir

Un "fardo" chancay à l'intérieur duquel se trouve la dépouille momifiée d'un enfant, placée tête vers le bas. Crédits : M. Benoit/Sciences et Avenir

Ils pourront également sentir les odeurs du matériel d’embaumement tel qu’il était pratiqué en Égypte (bandelettes de lin, myrrhe, natron, cire d’abeille…), admirer des "fardos" funéraires de la culture Chancay (1000-1450), enveloppes textiles anthropomorphes à fausse tête plus ou moins sophistiquées entourant une momie, ou encore apprendre qu’au Moyen-Âge en Europe occidentale, l’embaumement des corps, pratiqué avec des épice[...]

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