Syrie: Explosion près d'un convoi de cars, dizaines de victimes

BEYROUTH (Reuters) - Une explosion, près d'un convoi de cars qui attendait de pouvoir entrer dans Alep, a fait samedi une vingtaine de morts et des dizaines de blessés, alors que l'accord d'évacuation est en suspens et que des milliers de Syriens sont toujours en attente dans deux points de transit en lisière de la ville. Selon des médias favorables à Damas, un kamikaze au volant d'une voiture piégée est responsable de l'explosion, qui a fait, selon eux, au moins 22 morts. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH, proche de l'opposition) avance de son côté un bilan de 24 tués et de plusieurs dizaines de blessés. Sur des images diffusées par les médias syriens, on peut voir des cars noircis par l'explosion, avec les vitres brisées. Des corps jonchent le sol et une épaisse fumée noire s'élève d'endroits en flammes. L'explosion s'est produite dans le quartier de Rachidine, aux abords d'Alep, des cars qui attendaient de pouvoir passer d'un secteur tenu par les rebelles vers la ville d'Alep, contrôlée par le pouvoir syrien. Ces cars ont à leur bord des habitants de deux localités chiites évacués vendredi. Ces habitants, tout comme plusieurs centaines de combattants pro-régime, ont quitté les deux villages assiégés par les rebelles dans la province d'Idlib, dans le cadre d'un accord en vertu duquel plusieurs centaines d'insurgés sunnites et leurs familles ont quitté une zone assiégée par le régime à la périphérie de Damas. Mais le retard pris dans l'application de l'accord bloque depuis vendredi soir dans les deux points de transit aux abords d'Alep ceux qui ont été évacués. Les habitants d'Al Foua et de Kefraya, les deux villages chiites assiégés, sont en souffrance dans le quartier de Rachidine. Des rebelles et des habitants de Madaya, près de Damas, attendent pour leur part dans un entrepôt de cars à Ramoussah, dans une zone tenue par le régime, à quelques kilomètres de là. Ils doivent être acheminés vers la province d'Idlib, que les insurgés contrôlent. A en croire l'OSDH, le retard est dû au fait que les rebelles de Zabadani, une autre ville proche de Damas comprise dans l'accord d'évacuation, n'ont pas encore pu quitter les lieux en toute sécurité. Un militant proche de l'opposition et des insurgés expliquent de leur côté que le retard est dû en partie au fait qu'un nombre de combattants alliés au régime moins important que prévu ont quitté les localités chiites assiégées. (John Davison; Eric Faye pour le service français)