Cette explosion dans l’espace a été si puissante qu’elle a « temporairement détruit » notre couche d’ozone

Le sursaut gamma détecté en octobre 2022 a fait bien plus de dégâts que les scientifiques ne le pensaient au départ.

ESPACE - On savait déjà que le sursaut gamma appelé « GRB 221009A » était l’explosion la plus puissante jamais observée dans l’espace. Mais on n’avait pas encore connaissance de ses effets pour notre planète… Une étude publiée dans la revue Nature Communication ce mardi 14 novembre vient en partie lever voile sur ce phénomène survenu à deux milliards d’années-lumière de la Terre. Elle nous apprend que ce rayonnement électromagnétique a bel et bien eu un impact sur notre atmosphère, et pire encore, que ces explosions pourraient abîmer la couche d’ozone.

Ce « sursaut gamma » est l’explosion est la plus puissante jamais observée dans l’espace

GRB 221009A pourrait ainsi être le sursaut gamma le plus impressionnant qu’il y ait eu depuis le début de la civilisation humaine. Les astronomes lui ont pour cette raison donné un surnom : « BOAT », pour « Brightest Of All Time » soit « le plus lumineux de tous les temps » en anglais. Et cette explosion colossale n’est pas sans conséquence.

Qu’est qu’un sursaut gamma ?

Pour commencer, il faut savoir que les sursauts gamma sont les explosions les plus puissantes et les plus lumineuses connues dans l’Univers. Les scientifiques les ont classés en deux catégories : courts et longs. Les premiers durent moins de quelques secondes, et l’on suppose qu’ils se produisent lors de la fusion de deux étoiles à neutrons, ce qui provoque une kilonova.

Les sursauts longs, eux, durent plus de deux secondes et pourraient être provoqués par l’effondrement d’une étoile géante sur elle-même, ce qui forme alors un trou noir. En l’occurrence, les astronomes imaginent que c’est à ce type de sursaut gamma qu’appartient GRB 221009A.

« La couche d’ozone temporairement détruite »

Mais revenons au 9 octobre 2022. Ce jour-là, le sursaut gamma a duré 800 secondes sur Terre, le temps pour l’explosion de transférer un gigawatt de puissance dans notre haute atmosphère. Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent de la puissance d’un réacteur nucléaire.

Cela a d’ailleurs suffi à activer des détecteurs de foudre en Inde ou à perturber les communications radios en grandes ondes. Mais surtout, « l’ozone a été partiellement appauvri, temporairement détruit » autour de la planète Terre, comme l’a expliqué au New York Times, Pietro Ubertini, astronome à l’Institut national d’astrophysique de Rome et coauteur de l’étude. Heureusement l’impact n’a duré que quelques minutes et l’ozone s’est rapidement réparé, ce n’était donc « rien de grave », explique le docteur Ubertini.

Malgré ces mots rassurants, ce même 9 octobre, les scientifiques ont observé pour la première fois des perturbations dans la haute partie de l’ionosphère, cette zone de l’atmosphère comprise entre 350 et 950 kilomètres au-dessus de la Terre. Un endroit où le rayonnement du Soleil se transforme en particules chargées qui forment un important champ électrique. « C’est incroyable, nous pouvons voir des choses qui se produisent dans l’espace lointain et qui affectent aussi la Terre », a souligné Erik Kuulkers, expert en rayons gamma à l’Agence spatiale européenne (ESA), dans un communiqué.

Plus il est proche, plus il est dangereux

Des perturbations qui relancent le débat de la communauté scientifique « sur les conséquences d’un sursaut gamma dans notre galaxie », explique Mirko Piersanti, chercheur à l’université italienne de L’Aquila et auteur principal de l’étude publiée cette semaine.

La découverte devrait en effet nous aider à comprendre la menace potentielle de futurs sursauts gamma. Car si cette explosion avait été plus proche de nous, si elle s’était déroulée dans notre galaxie, la Voie lactée, elle aurait très probablement endommagé notre couche d’ozone bien plus sévèrement. Or, c’est cette couche qui nous protège des rayons UV du Soleil. Sans elle, la vie sur Terre ne serait pas possible.

Mais rassurez-vous, il y a peu de chance qu’un tel événement se produise durant notre passage sur Terre puisque ce type de sursaut gamma ne survient environ qu’une fois tous les 10 000 ans.

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