Cette éruption de l’étoile Bételgeuse explique pourquoi elle était moins visible de la Terre

This four-panel illustration shows how the southern region of the rapidly evolving, bright, red supergiant star Betelgeuse may have suddenly become fainter for several months during late 2019 and early 2020. In the first two panels, as seen in ultraviolet light with the Hubble Space Telescope, a bright, hot blob of plasma is ejected from the emergence of a huge convection cell on the star's surface. In panel three, the outflowing, expelled gas rapidly expands outward. It cools to form an enormous cloud of obscuring dust grains. The final panel reveals the huge dust cloud blocking the light (as seen from Earth) from a quarter of the star's surface. NASA/ESA/E. Wheatley (STScI)/Handout via REUTERS.  THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY.

NASA / via REUTERS

L’évolution de Bételgeuse

ESPACE - Que se passe-t-il sur l’étoile Bételgeuse ? Grâce aux images prises par le télescope spatial Hubble, les scientifiques savent désormais que la supergéante rouge est en train de se « rétablir » après avoir « subi une éjection de masse en surface », rapporte une étude, publiée ce jeudi 11 août par la Nasa. Pourtant, certains observateurs s’attendaient à ce qu’elle explose en supernova. Il n’en est rien pour le moment, mais l’astre continue de se comporter étrangement.

L’éclat de l’étoile, située dans la constellation Orion, a commencé à faiblir à la fin de l’année 2019. Les astrophysiciens savent désormais que si l’étoile n’était plus aussi visible, ce n’est pas qu’elle était sur le point d’exploser, mais qu’elle était, en réalité, cachée derrière un nuage de poussière, rapporte la Nasa.

Ce nuage est le résultat d’« une éjection de masse en surface », d’une ampleur « encore jamais observée » et qui lui a fait perdre « une partie substantielle de sa surface visible ». La supergéante a expulsé 400 milliards de fois plus de masse qu’une éjection de masse coronale classique, comme celles connues par notre Soleil.

« Nous observons une évolution stellaire en temps réel. »

« Nous n’avions jamais observé une gigantesque éjection de masse de la surface d’une étoile », explique Andrea Dupree, astrophysicienne au Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics et coautrice de l’étude. « Nous sommes devant quelque chose que nous ne comprenons pas entièrement (...). Nous observons une évolution stellaire en temps réel. » D’autant plus que Bételgeuse retrouve progressivement de son éclat, semblant, étrangement, écarter tout signe d’explosion prochaine en supernova.

Aussi, le taux de pulsation de 400 jours de Bételgeuse, observé par les scientifiques depuis 200 ans, a, pour le moment, disparu. Selon Andrea Dupree, « les cellules à l’intérieur de l’étoile responsables de sa pulsation régulière, pourraient être en train d’être ballottées comme la cuve d’une machine à laver déséquilibrée ». De ce fait, si de l’extérieur Bételgeuse semble avoir retrouvé son aspect normal, « sa surface gigote comme un dessert en gélatine, posé sur une assiette que l’on secoue, parce qu’elle est encore en train de se reconstruire ».

Pour la Nasa, l’observation de Bételgeuse pourrait approfondir notre compréhension du déclin des géantes rouges. Une perte de masse ne serait pas forcément le signe d’une explosion imminente en supernova.

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