Comment expliquer la défaite cuisante d’Erdogan aux municipales en Turquie ?

Physiquement et politiquement diminué, Recep Tayyip Erdogan, âgé de 70 ans, gouverne un régime en bout de course.   - Credit:Yavuz Ozden/AP/SIPA / SIPA / Yavuz Ozden/AP/SIPA
Physiquement et politiquement diminué, Recep Tayyip Erdogan, âgé de 70 ans, gouverne un régime en bout de course. - Credit:Yavuz Ozden/AP/SIPA / SIPA / Yavuz Ozden/AP/SIPA

« Demokrasi ». Le mot figure dans tous les titres de la presse progouvernementale turque ce lundi matin. Et c'est déjà une victoire pour Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 22 ans. Pour le reste, les élections municipales du 31 mars se sont soldées par une défaite, jugée historique pour le parti de la Justice et du Développement (AKP) qui n'arrive que deuxième sur le plan national, avec 35,49 % des voix. Le parti kémaliste, le CHP (Parti républicain du peuple), recueille un peu plus, 37,74 %, et remporte un scrutin pour la première fois depuis… 1977.

Ce résultat confirme la tendance déjà entrevue lors des dernières élections municipales. Les grandes agglomérations turques, Istanbul, Ankara, Izmir, Bursa, Antalya, restent aux mains de l'opposition, qui y accroît nettement tous ses scores. Dans la première ville citée, le maire sortant Ekrem Imamoglu, dont l'élection en 2019 avait été ardemment contestée par Erdogan, inflige un camouflet indiscutable à son adversaire, Murat Kurum, avec un écart de plus de dix points et d'un million de voix. Idem à Ankara où Mansur Yavas obtient 60 % et près du double du représentant de l'AKP. « C'est un message clair à ceux qui dirigent ce pays », a sobrement commenté le maire de la capitale. L'opposition progresse aussi dans tout l'ouest de l'Anatolie.

À LIRE AUSSI Municipales en Turquie : victoire historique de l'opposition, débâcle d'Erdogan

La vie politique turque dispose d'un horizon de quatre ans sans scrutin

Mais plus [...] Lire la suite