Cette expédition sous-marine a potentiellement permis de découvrir une centaine de nouvelles espèces

ANIMAUX - Nous connaissons très peu de choses des fonds marins, épisode 261862. Lors d’une expédition en haute mer au large des côtes du Chili, les chercheurs ont fait de très nombreuses découvertes. En effet, plus d’une centaine de potentielles nouvelles espèces ont été filmées comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

Tout part d’une expédition, sobrement intitulée « Monts sous-marins du Pacifique Sud-Est ». Entre le 8 janvier et le 11 février, des chercheurs à bord du navire de recherche Falkor du Schmidt Ocean Institute (SOI) sont partis explorer les fonds marins. Et comme son nom l’indique, ils se sont penchés sur des zones de montagnes sous-marines.

Résultat, leurs recherches ont permis de cartographier environ 52 800 kilomètres carrés d’océan et de découvrir plusieurs nouvelles montagnes sous-marines. Mais ce n’est pas le clou du spectacle. Éponges complexes, coraux en spirale, homard aux yeux globuleux ou encore un poisson tout rond et rouge qui semble tout droit sorti d’un film Ghibli, les chercheurs sont tombés sur un monde aussi mystérieux que fascinant.

Cartographier les fonds marins

Comme le nom de l’expédition l’indique, son but premier était de cartographier le fond des océans. Une réussite, d’autant plus que ces nouvelles cartes ont révélé quatre monts sous-marins. Le plus grand d’entre eux, que l’équipe a surnommé Solito (« seul » en espagnol) s’élève à 3 530 mètres au-dessus du fond marin, soit quatre fois plus haut que le plus haut bâtiment du monde, le Burj Khalifa (828 m).

L’équipe de recherche a également utilisé un robot sous-marin pour explorer les pentes submergées de 10 monts sous-marins répartis dans la zone d’étude. Et c’est là que la magie s’est révélée. Un monde riche de biodiversité, de couleurs a été capturé en vidéo. Sur les images, on peut voir des coraux, des éponges, des oursins, des mollusques et des crustacés.

Les chercheurs ont été stupéfaits par la quantité de biodiversité qu’ils ont rencontrée au cours de l’expédition.
Alex Ingle/Schmidt Ocean Institute Les chercheurs ont été stupéfaits par la quantité de biodiversité qu’ils ont rencontrée au cours de l’expédition.

« Nous avons largement dépassé nos espoirs lors de cette expédition », a déclaré pour Live science Javier Sellanes, biologiste marin et scientifique principal de l’expédition. « On s’attend toujours à trouver de nouvelles espèces dans ces zones reculées et mal explorées, mais les quantités que nous avons trouvées, notamment pour certains groupes comme les éponges, sont époustouflantes. »

Des points chauds de la biodiversité marine ?

Un travail de longue haleine attend maintenant les chercheurs. L’équipe a prélevé des échantillons de créatures et va maintenant commencer à étudier chacune d’elles pour déterminer s’il s’agit d’une nouvelle espèce. « L’identification complète des espèces peut prendre de nombreuses années », averti Jyotika Virmani, directrice exécutive de SOI. La principale raison, c’est tout simplement qu’il y a un « nombre incroyable d’échantillons » ajoute la scientifique.

Il est important de trouver et d’étudier ces imposants « points chauds biologiques » car ils peuvent « faire progresser notre connaissance de la vie sur Terre », avait déjà expliqué Jyokita Virmani juste après ces découvertes.

Tout n’est pas tout rose non plus. Comme souvent, l’ombre au tableau est l’activité humaine. Les chercheurs ont noté que la majorité des espèces observées vivent dans des habitats vulnérables. Les coraux et autres éponges sont par exemple totalement exposés au chalutage et l’exploitation minière en haute mer.

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