Exil. Condamné à 9 ans de prison, un anthropologue s’évade d’Iran

En novembre, le chercheur anglo-iranien Kameel Ahmady a été jugé coupable par le régime iranien de coopération avec l’ennemi. Il raconte au Guardian sa fuite à travers les montagnes à la frontière avec l’Irak.

Pour avoir coopéré avec “une puissance d’État hostile”, Kameel Ahmady, un chercheur anglo-iranien, a été condamné en Iran à 9 ans de prison. Mais l’anthropologue d’origine kurde s’est enfui par les chemins de contrebande en Irak et en Turquie, raconte-t-il au Guardian.

Une fois condamné, j’avais le choix de rester et de ne plus revoir ma famille et mon enfant de 4 ans avant ses 14 ans ou de risquer la fuite.”

Persuadé que l’appel ne changerait rien (ce dont il a eu confirmation lundi 1er février, quand celui-ci a été rejeté), Kameel Ahmady s’est échappé en emportant pour seul bagage “son ordinateur et des copies des livres et articles qu’il avait publiés, traversant la frontière dans 1,50 m de neige et le brouillard”, en tâchant d’éviter les patrouilles iraniennes.

Contrebande et sentiers escarpés

“Étant d’origine kurde, je connais bien certains itinéraires, mais c’était très dangereux”, explique-t-il. Ces mêmes sentiers de montagne sont empruntés par les porteurs clandestins chargés de pièces détachées, de cigarettes de contrebande, de médicaments ou d’alcool, pour échapper aux sanctions américaines contre l’Iran.

Je suis sorti clandestinement d’Iran par désespoir.”

Né dans la ville de Naghadeh, au nord-ouest de l’Iran, Kameel Ahmady, qui vivait au Royaume-Uni depuis ses 18 ans, était revenu dans son pays en 2010 pour s’occuper de son père âgé. Arrêté une première fois en 2019 au retour d’une conférence des Nations unies en tant qu’expert des mutilations génitales féminines et du mariage d’enfants, il est alors accusé d’avoir “tenté d’obtenir des changements socioculturels dans la République

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