Exercice d’alerte tsunami : quels sont les risques qu’une vague géante déferle en Méditerranée ?

Un exercice de sécurité civile sur le risque tsunami est mené ce vendredi 19 janvier entre 10 h et 10 h 30 dans les neuf départements méditerranéens les plus exposés. (illustration : Tempête Denise au large de la Corse, en 2022)
PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP Un exercice de sécurité civile sur le risque tsunami est mené ce vendredi 19 janvier entre 10 h et 10 h 30 dans les neuf départements méditerranéens les plus exposés. (illustration : Tempête Denise au large de la Corse, en 2022)

FRANCE - Une menace à ne pas prendre à la légère. Un exercice de sécurité civile sur le risque tsunami est mené ce vendredi 19 janvier entre 10 heures et 10 h 30 dans les neuf départements méditerranéens « potentiellement exposés au risque tsunami », a fait savoir la préfecture de la zone de défense et de sécurité Sud. Or, si le risque est peu considéré dans l’Hexagone, il existe bel et bien, et a de fortes chances de survenir d’ici 2055.

Concrètement, les habitants des départements des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches-du-Rhône, du Gard, de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud, ont reçu deux messages de début et de fin d’exercice sur leur téléphone portable, des notifications envoyées par le système d’alerte et d’information FR-Alert.

La région PACA surveillée par les scientifiques

L’objectif de ce test est de « sensibiliser la population des communes littorales concernées ». Et pour cause : l’Organisation des Nations unies estime à « 100 % de chances » qu’une vague de tsunami de plus d’un mètre déferle sur les côtes méditerranéennes de la France au cours des trente prochaines années.

Si la Turquie, la Grèce ou encore l’Italie sont les zones les plus exposées à ce risque, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) est aussi scrutée par les scientifiques, explique la géophysicienne Hélène Hebert à nos confrères de France 3. Les zones où la typologie des côtes amplifie la survenue de tsunami, « comme la région de Cannes et d’Antibes », sont particulièrement surveillées. Dans les Bouches-du-Rhône, Marseille est, elle aussi, particulièrement exposée, note la chercheuse qui travaille au Commissariat à l’énergie atomique (CEA).

La forte urbanisation du littoral méditerranéen ces dernières années a contribué à augmenter la vulnérabilité de ces zones côtières face aux tsunamis.

Apprendre les bons gestes

Si l’on pense tout de suite aux images des vagues cataclysmiques survenues au Japon en 2011, les tsunamis de Méditerranée ne sont pas tout à fait les mêmes que ceux observés dans l’océan Pacifique, poursuit Hélène Hebert. Ils sont plus rares et d’une intensité plus faible, mais peuvent tout de même se révéler dévastateurs : « Il faut bien imaginer qu’un tsunami d’un mètre, ce sont des vagues qui arrivent à 30 ou 40 km/heure et elles vont remonter les plages, les inonder et arriver sur le rivage assez rapidement », précise la géophysicienne, qui évoque des dégâts potentiellement très importants dans les zones touristiques.

C’est pourquoi, il faut, selon elle, que les populations du littoral français apprennent à se protéger et à réagir vite face à cette menace. L’exercice de ce vendredi doit justement permettre de « tester la chaîne d’alerte » et d’« évaluer les réactions des destinataires », a précisé la préfecture, qui indique à la population de « ne pas contacter les forces de l’ordre, les services de secours, ni les standards téléphoniques des préfectures de département et mairies concernées ».

Pour rappel, les réflexes à adopter en cas de tsunami sont les suivants : gagner un point haut (monter dans un immeuble, en dernier recours dans un arbre), ne pas prendre sa voiture, se tenir loin de la côte, des estuaires, des rivières et des cours d’eau, et si l’on est en mer, se diriger vers le large.

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