EXCLUSIF. David Fincher : "Défendre un film hors des modèles formatés vous assure une migraine carabinée!"

Il est 9 heures du matin à Los Angeles et David Fincher s'inquiète des hélicoptères qui bourdonnent au-dessus de sa tête. "Je ne savais pas qu'on tournait un remake d'Independance Day", plaisante-t‑il au téléphone. Pas le genre de film qu'on l'imagine diriger en tout cas. "Une idée n'est mauvaise que si le scénario l'est!" Une opinion qui n'aurait sans doute pas déplu à Herman J. Mankiewicz, l'homme qui a écrit Citizen Kane (1941), le chef-d'œuvre d'Orson Welles. Dans Mank, le 4 décembre sur Netflix, Fincher raconte la houleuse carrière du scénariste dans le Hollywood de l'âge d'or. L'occasion pour le réalisateur hyperactif de parler du cinéma en noir et blanc qui l'inspire toujours, de son respect pour les auteurs, de sa collaboration avec son père, Jack, l'auteur du script de Mank, mais aussi de l'impact des plateformes de streaming. A 58 ans, Fincher s'exprime comme il filme, avec énergie et précision. Et sans se soucier du temps imparti : notre petite demi-heure d'interview se transforme en une heure de discussion à bâtons rompus.

Pour vous qui n'écrivez jamais les histoires de vos films, Mank est-il un hommage à la ténacité des scénaristes?
Oui, mais tous ne sont heureusement pas comme Herman J. Mankiewicz, un artiste génial mais totalement imprévisible et insaisissable, à la fois admiré et méprisé pour son franc-parler au sein d'une industrie dictatoriale! J'ai eu la chance de travailler avec quelques-uns des plus talentueux auteurs : Andrew David Walker pour Seven [1...


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