Un ex-pompier condamné à trois ans de prison pour avoir étouffé une nonagénaire avec une madeleine

Alain Jousselin, un ancien pompier, a été condamné à trois ans de prison pour avoir étouffé avec une madeleine une nonagénaire dont il avait acheté la maison en viager (photo d’illustration prise fin 2018 au tribunal d’Orléans).
GUILLAUME SOUVANT / AFP Alain Jousselin, un ancien pompier, a été condamné à trois ans de prison pour avoir étouffé avec une madeleine une nonagénaire dont il avait acheté la maison en viager (photo d’illustration prise fin 2018 au tribunal d’Orléans).

JUSTICE - Cette fois, il n’a pas eu droit à l’acquittement, mais échappe à une peine qui aurait pu être bien plus lourde. Alain Jousselin, un ancien pompier qui était accusé d’avoir étouffé avec une madeleine une nonagénaire dont il avait acheté la maison en viager a été condamné dans la nuit de ce vendredi 8 au samedi 9 décembre à trois ans de prison pour homicide involontaire. Il était jugé en appel à Orléans.

« Je suis content sans l’être car je suis un peu condamné, mais je risquais beaucoup plus. La Cour a retenu que ce n’était pas un assassinat, mais bien un accident », a déclaré à la sortie de la salle d’audience le sexagénaire, qui a été également condamné à payer une amende de 30 000 euros. « Cette décision apparaît sensée et équilibrée », a ajouté son avocat maître Abed Bendjador fils.

Le parquet lui reprochait d’avoir « préparé la mise à mort »

L’ancien pompier, qui a passé trois ans en détention provisoire entre 2019 et 2022, avait été acquitté en première instance par la cour d’Assises d’Indre-et-Loire en mai 2022. Le parquet avait fait appel. Et cette fois, l’avocat général, Denis Chausserie-Laprée, avait requis vingt ans de prison, estimant que l’accusé « avait préparé la mise à mort » de la vieille dame.

La victime, atteinte de la maladie d’Alzheimer, incapable de se mouvoir et de s’alimenter sans être assistée, avait été découverte morte un soir de mai 2019, dans sa chambre d’un Ehpad, à Tours, après avoir reçu la visite de l’accusé. Dès le premier jour, Alain Jousselin avait été suspecté, car il avait racheté en viager la maison à la victime, en 1995. Il lui versait depuis une rente d’environ 500 euros par mois.

L’ancien pompier avait en outre été le dernier à rendre visite à la nonagénaire après s’être présenté en début d’après-midi muni d’un paquet de madeleines. À la barre, il a maintenu être retourné à l’Ehpad car il était persuadé d’avoir oublié ses clefs. Il a reconnu s’être « enfermé » dans la chambre avec la vieille dame par « respect des règles » de la maison de retraite, dont le personnel fermait à clé le soir les chambres de certains résidents.

L’ancien pompier, gardien et homme à tout faire dans une résidence senior, explique avoir « mangé une madeleine et laissé Yvette en prendre une dans sa main ». Il serait ensuite sorti dans le couloir et aurait passé du temps à observer le système de climatisation placé près de la chambre de la victime. « Quand je reviens dans la chambre, elle s’est endormie, alors je la laisse se reposer. Elle tenait toujours la madeleine dans sa main, sur sa poitrine, où il y avait effectivement quelques miettes », a-t-il expliqué à la barre.

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