Evgueni Primakov : disparition d'un des derniers dinosaures soviétiques

Evgueni Primakov, en 1998.

Ce diplomate coriace fut au cœur de toutes les aventures de la Russie soviétique et post-soviétique

Epaules et cou massifs, sourcils broussailleux, Evgueni Primakov, qui est mort ce matin à Moscou à l’âge de 85 ans, avait le physique des anciens dinosaures de l’époque soviétique. Et bien d’autres caractéristiques de cette période révolue. Ce natif de Kiev, élevé à Tbilissi, avait fait une carrière classique : du petit espion sous couverture d’activités journalistiques en Afrique et au Proche-Orient dans les années 60 jusqu’au poste de directeur des services de renseignements extérieurs de la Russie post-soviétique de 1991 à 1996. Considéré comme un négociateur habile, remarqué dans les pourparlers autour de l’Irak, âpre défenseur des intérêts russes et de la puissance de Moscou face à Washington, Evgueni Primakov était devenu le chef de la diplomatie russe en 1996, avant d’être nommé Premier ministre pendant quelques mois, de septembre 1998 à mai 1999.

Brejnévien, il était devenu gorbatchévien, endossant l’uniforme de conseiller du dernier président de l’Union soviétique, puis s’était rallié à Boris Eltsine, auquel il recommanda de se montrer plus ferme sur le Kosovo. Preuve qu’il n’était sans doute pas un vrai homme politique, il critiqua Vladimir Poutine (surtout pour son programme économique), tenta de lui ravir son influence, pour finalement abandonner la partie, et la vie politique. Dernier avatar de cette politique de bascule, il se prononça l’an dernier pour l’annexion de la Crimée, tout en reprochant à Poutine d’isoler la Russie sur la scène internationale, alors que les deux vont nécessairement de pair…

Partisan d’un monde multipolaire

L’ancien élève d’arabe de l’Institut des études orientales de Moscou, d’où furent recrutés de nombreux espions du KGB, joua un rôle clé dans les tentatives d’empêcher le déclenchement de la guerre du Golfe en 19œ91. Mais pas plus qu’il ne sauva Saddam Hussein d’une attaque américaine imminente, il ne réussit à prévenir le (...)

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