Comment “Everything, Everywhere, All at Once” est devenu le favori des Oscars 2023
À la veille de la cérémonie des Oscars 2023, le New Yorker revient sur le parcours incroyable d’Everything Everywhere All at Once, film indépendant sorti au printemps 2022 et devenu “la licorne” de la saison des récompenses, après avoir connu un succès inattendu au box-office.
Reprenant l’idée de multivers propre au film, l’article imagine un “univers alternatif” où Steven Spielberg “décrocherait la double couronne du meilleur film et du meilleur réalisateur pour la première fois depuis La liste de Schindler” ; un autre où c’est The Woman King qui triompherait, annonçant “une nouvelle ère pour les femmes noires à Hollywood” ; un autre enfin où Andrea Riseborough, la nomination surprise du film To Leslie, “saisirait son prix de la meilleure actrice avec des doigts en hot dogs” – une référence à l’une des blagues les plus célèbres d’Everything...
“Mais nous ne vivons pas dans ces univers” rappelle le chroniqueur culturel Michael Shulman. Dans le nôtre, c’est le film réalisé par Daniel Kwan et Daniel Scheinert, dits “les Daniels”, qui est “archi-favori”. Produit et distribué par le petit mais très renommé studio indépendant A24, Everything... n’avait a priori pas les “atouts naturels d’un appât à Oscars”. Alors “pourquoi ? ”, demande Shulman.
“Une forte emprise sur la culture populaire”
Une première explication est facile : “les gens aiment le film.” Il s’agit de “l’histoire réconfortante d’une femme qui s’affirme dans la vie, sauve son mariage en lambeaux et se réconcilie avec sa fille queer” – de quoi plaire aux membres de l’Académie, donc. Le New Yorker le compare ainsi à CODA, autre petit film qui avait raflé les plus prestigieuses statuettes en 2022, au nez et à la barbe d’un “film plus froid et plus ambigu, The Power of the Dog”.
Mais le New Yorker mentionne aussi la campagne réussie du studio “ultra-branché” A24, qui a d’abord su exploiter la sympathie éprouvée pour l’actrice principale Michelle Yeoh, “qui a parlé avec émotion dans des interviews des obstacles qu’elle avait surmontés en tant que femme asiatique dans le show-business”. Idem avec son partenaire Ke Huy Quan et ses “années de disettes après sa révélation comme enfant-acteur dans Indiana Jones et le Temple maudit”, ressentie comme injuste et raciste.
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