Eva Jospin : une sculptrice au service du rêve et du carton

Elle a posé ses cartons au palais des Papes. Dans la Grande chapelle, Eva Jospin édifie des ruines grignotées par une végétation de papier. Strate après strate, elle colle, gratte et sculpte du carton d’emballage jusqu’à élever des œuvres échevelées, hautes parfois de 4 mètres, architectures et forêts mystérieuses, parsemées de-ci de-là de coquillages et petits trésors, éponges de mer, cupules de chêne, brindilles de cuivre…

Cette artiste est une magicienne. D’un matériau de rebut, elle extrait la féerie et nous entraîne sur les chemins de l’étrange.

En salopette de chantier, une artiste accomplie

Beauté diaphane, gouaille parisienne. Un charme fou et une énergie de dingue. Petit bout de femme en salopette de chantier, Eva Jospin manœuvre des échafaudages gigantesques, manie aussi bien le cutter que la perceuse à colonne et la scie à chantourner. D’aussi loin qu’elle se souvienne, elle a toujours éprouvé le besoin de faire quelque chose de ses mains.

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La partie haute de Grotte, créée en 2022. Derrière, deux des assistantes d'Eva Jospin dans son atelier parisien, en juin 2023. © Julien Faure / Paris Match

« Enfant, je passais mon temps à dessiner, à fabriquer et je songeais à devenir peintre. » Après le bac et une année en architecture, elle entre aux Beaux-Arts, en 1997. Alors que l’époque est à la prise de tête conceptuelle, Eva intègre l’atelier de Pierre Caron, l’un des derniers à enseigner l...


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