Euthanasie, suicide assisté : pour Olivier Véran, « toutes les options sont sur la table »

French Government's Spokesperson Olivier Veran (L) speaks to journalists next to French Junior Minister for Territories Organisation and Health Workers Agnes Firmin Le Bodo after a debate initiated by the French President on the subject of the end of life at the Geneva University Hospitals (HUG), on January 27, 2023. (Photo by Fabrice COFFRINI / AFP)

SANTÉ - Olivier Véran l’assure, « toutes les options sont sur la table » à propos de la fin de vie assistée en France. Accompagné de la ministre déléguée aux professions de santé Agnès Firmin le Bodo, et de membres du groupe de travail parlementaire sur la fin de vie, le porte-parole du gouvernement était en déplacement en Suisse, où le suicide assisté est toléré, ce vendredi 27 janvier. Il y a rencontré des personnels soignants des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) et évoqué un éventuel changement de législation dans l’Hexagone.

L’ancien ministre de la Santé a souligné l’importance du travail de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui se penche actuellement sur la question d’un éventuel changement de la loi. Bien que les termes d’« euthanasie » ou de « suicide assisté » ne soient pas explicitement mentionnés, les participants examineront l’opportunité de légaliser l’une ou l’autre.

En mars, ils diront s’il faut changer ou non la loi actuelle, sans garantie d’être suivis. « Ce sont des défricheurs que ces citoyens qui se réunissent et qui doivent nous permettre d’avoir un débat apaisé », a déclaré le porte-parole du gouvernement. « On n’en fait pas un combat politique au sens politicien du terme. On n’en fait pas un combat partisan », a-t-il ajouté.

Seule la « sédation profonde » est autorisée en France

Olivier Véran s’était déjà déplacé en Belgique pour étudier la législation dans ce pays, et des déplacements ultérieurs sont à l’étude, notamment en Espagne. « On ne considère pas qu’il y ait un pays qui soit en avance ou en retard par rapport à un autre, parce qu’on touche ici au cœur de l’intime, la mort. C’est très personnel et cela peut renvoyer à beaucoup de conviction, beaucoup de craintes, beaucoup de peur », a-t-il toutefois souligné.

La loi française actuelle prévoit une « sédation profonde » pour les malades en phase terminale et aux souffrances inapaisables, mais n’autorise ni l’euthanasie ni l’assistance au suicide. En Suisse, seul celui qui, « poussé par un mobile égoïste », prête assistance au suicide de quelqu’un est punissable. « C’est une façon de faire la loi qui est très différente de ce qu’on connaît en France où nous on part du principe que tout est interdit, sauf ce qui est autorisé », a commenté Olivier Véran.

Présent lors de la visite aux HUG, le président du Conseil d’État du canton de Genève, Mauro Poggia, a lui souligné que le fait de vouloir régler par une loi des questions « qui se règlent par le dialogue, la compréhension, l’empathie, l’écoute » pourrait « amener à un blocage et à une déresponsabilisation de l’ensemble des acteurs ».

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