Eurovision : remontée historique pour la France, grâce à Amir

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(Photos : JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

La grande finale du 61e Concours européen de la chanson a enfin élu son champion ! Parmi les vingt-six chanteurs qualifiés de cette année, c'est l'Ukraine qui a remporté l'Eurovision 2016 sur la scène suèdoise du Globe Arena. Amir, le représentant de la France a échoué honorablement à la sixième place, malgré sa souriante prestation.

Déjà classée 5 fois première à l’Eurovision, la France n’avait plus trusté la première place depuis 1977, avec “L’oiseau et l’Enfant” de Marie Myriam. Ce samedi 14 mai à Stockholm, en Suède, la donne a changé. Exit les résultats catastrophiques de ces dernières années, oubliés les mauvais souvenirs de 2014 et 2015, où la France enregistrait même ses pires résultats, finissant respectivement dernière puis avant-dernière. En 2016, Amir et son morceau “J'ai cherché” ont eu le mérite de placer la France dans le haut du classement en empochant la sixième place. L’interprétation et le sourire enjoleur du chanteur franco-israélien ont été acclamés par le public, jusqu'à recevoir les honneurs de J.K. Rowling.

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C’est l'Ukraine qui a reçu les oripaux de la victoire, pour cette édition 2016 de l’Eurovision. La chanteuse Jamala a su jouer du pathos, arrivant sur scène les larmes aux yeux, pour chanter un hommage à sa défunte grand-mère déportée au goulag : “1944″. Ce choix particulièrement plebiscité du public est loin d’être identique à celui du jury. Si tous deux partagent les résultats finaux à 50/50, les juges internationaux ont largement préféré le chant de la candidate australienne, arrivée en 2ème position.

Epilepsie puissance 1000, eurodance en force

Amis du bon goût, passez votre chemin. L’eurodance typique des années 90 était à l’honneur, comme chaque année. Le spectacle de ce soir, nous a rappelé que, malgré des moyens scéniques dignes du PIB du Burundi, il est encore possible de faire fausse route, jusqu'à se se crasher droit dans le mur. La couleur était annoncée dès le début du show : anxiogène. Les candidats se sont d’ailleurs présentés lors d'un défilé de mode sous acide qu’on aurait dit sorti du film “Zoolander”. Au menu : danse de robot en costumes de spectacle de fin d'année, lumières épileptiques, musique de patinoire de province et une réalisation des plus purgatives (quasiment aucun plan fixe, des zoom/dézoom façon rollercoaster…). Décollement de la rétine assuré.

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Une représentante de l’Allemagne très Kawaï (Photo : JONATHAN NACKSTRAND / AFP)

Comme chaque année, c’est le pays vainqueur de l’année précédente qui accueille l’événement. En 2015, la compétition était remportée à Vienne par Mans Zelmerlow qui assurait alors la 6ème victoire de la Suède en soixante ans d’Eurovision. Mans a animé cette nouvelle édition haute en couleurs en compagnie de l'humoriste suédoise Petra Mede, avec pour doublures françaises Marianne James et Stephane Bern, la touche glamour hexagonale. Heureusement, Petra Mede était là pour sauver l'ambiance de la soirée par son ironie, avec pour exemple sa recette miracle pour gagner la compétition européenne. Elle fut, avec la prestation de Justin Timberlake (venu animer ce salon du jambon pour arrondir ses fins de mois) la bouffée d'air du concours.

Plagiat à la louche

On a eu droit à tout ce soir. Représentée par Laura Tesoro, la Belgique nous a offert avec “What’s the pressure” un bel hymne énergique plagiant allègrement la ligne de basse de Queen (”Another buy the dust”) et les cuivres de “Sax” de Fleur East (elle-même s'étant largement inspirée de “Shake your body” des Jackson 5). Elle ne sera pas la seule, car le groupe représentant Chypre, Minus One (dont les fans de “The Voice” auront reconnu le chanteur français François Micheletto), a joué un morceau rappelant incroyablement “Somebody told me” des Killers.

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L’Azerbaïdjan et sa chorégraphie qui doit tout à Kamel Ouali.

Les Pays-Bas, venus avec “Slow Down” interprété par Douwe Bob, ont délivré une country néerlandaise digne des productions de Jean-François Porry. Freddie, qui a chanté “Pionner” pour la Hongrie, a illustré ce que pourrait donner Coldplay si Chris Martin était remplacé par un Bon Jovi enroué. Israël, dont la présence choque moins que l'Australie au sein de l'Eurovision, a refourgué un Boy George émo/dubstep en la présence de Hovi Star pour interpréter “Made of Stars”. Bien loin de Simon and Garfunkel, Dami Im aura eu le mérite de démontrer qu’il était possible de beugler une chanson intitulée “Sound Of Silence”, ce qui ne l'empêchera pas de placer l’Australie sur le podium. Partie favorite, la Russie n'a pas eu les résultats escomptés et a terminé troisième.

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“WHAAAAA !” La candidate australienne a fait péter les décibels. (Et non, ses aisselles sont impeccables).

L'italie a eu le mérite de chanter dans sa langue - excepté le refrain, faut pas pousser - avec “No Degree Of Separation” de Francesca Michielin. Quant à la Suède, pays d’accueil de la compétition, elle a joué la sobriété sur “If I Were Sorry“ grâce à un phrasé posé évitant le grand guignolesque des autres concurrents. La seule bonne surprise de la soirée aura été la Géorgie ! Nika Kocharov et Young Georgian Lolitaz ont donné une bouffée d'air frais aux spectateurs. Les Anglais ne se sont pas trompés en votant pour eux, leur “Midnight Gold” rappelant le son pop/rock de leur pays. On exagère ? Moins que les résaux sociaux…

Les réseaux sociaux s’en sont donné à coeur joie

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Niveau mode, ça part très très loin…

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L’Autriche, avec “Loin d'ici” de Zoë, n’aurait peut être pas dû chanter en français… : “L’entrée de l’Autriche est une jolie blonde qui a choisi d’être Française. Parce que ça a tellement bien fini pour Marie-Antoinette…”

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La Russie a fait le show avec sa projection sur écran : ça n’a pas suffit.

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La mode ?…

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A peine exagéré.

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Petite pique politique en faveur des gagnants : “Si vous pensez que la chanson de l’Ukraine s’est terminée un peu vite, c’est parce que la Russie en a annexé 30 secondes”.

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Emo forever.

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Et oui, Amir est charmeur mais il n’aura pas su faire oublier notre mentalité de Poulidor…