Eurovision 2024: pourquoi le public ne pourra pas brandir de drapeaux palestiniens

Si la guerre entre Israël et le Hamas est au cœur de l'Eurovision 2024, les organisateurs veulent s'assurer qu'elle ne s'immiscera pas dans le concours. Ainsi, le New York Times rapporte ce jeudi 2 mai que seuls les drapeaux des 37 pays participants seront autorisés lors de l'événement, qui aura lieu la semaine prochaine à Malmö en Suède. Ce qui inclut le drapeau israélien et exclut le drapeau palestinien.

La grande finale de cette 68e édition aura lieu le 11 mai, après deux demi-finales les 7 et 9 mai. L'Union européenne de radio-télévision (UER), en charge du concours, précise au média américain que les seuls drapeaux autres que ceux des pays participants qui seront autorisés seront les drapeaux LGBT.

En outre, l'UER se réserve le droit "de confisquer tous les autres drapeaux ainsi que les symboles, les vêtements, les accessoires ou les panneaux qui seront utilisés dans le but probable d'instrumentaliser le programme", déclare Michelle Roverelli, directrice de communication de l'union, auprès d'Associated Press.

"Les mêmes règles que l'année dernière"

Chaque année, les organisateurs du programme insistent sur le caractère apolitique du concours, l'une des valeurs fondatrices de cette compétition lancée en 1956. De fait, les règles concernant les drapeaux "sont les mêmes que l'année dernière", déclare Martin Österdahl, superviseur exécutif du télé-crochet, au média suédois TT. "Il n'y a aucun changement."

Sophia Ahlin, responsable du fan club suédois de l'Eurovision, confirme auprès du New York Times qu'il n'y a "rien d'inhabituel" à ce que seuls les drapeaux des pays en lice soient autorisés.

En 2019, édition qui s'est tenue à Tel Aviv, le groupe islandais Hatari avait brandi des banderoles aux couleurs de la Palestine lors de la finale malgré l'interdiction. Faisant valoir la règle du concours qui prévoit que "les diffuseurs participants" doivent "faire en sorte que le concours ne soit en aucun cas politisé ou instrumentalisé", l'UER avait sanctionné l'Islande.

Quand le conflit s'invite

La guerre fait rage entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle l'organisation terroriste du Hamas a pénétré sur le sol israélien et fait 1.170 morts avant d'emporter environ 240 otages à Gaza.

En représailles, Israël s'est lancé dans une riposte ultra-meurière à Gaza, dans laquelle plus de 34.000 personnes ont trouvé la mort selon des chiffres du ministère de la Santé du Hamas. Quelque 130 otages israéliens sont toujours détenus à Gaza.

C'est dans ce climat de tensions que de nombreuses voix s'élèvent depuis décembre pour réclamer aux organisateurs de l'Eurovision qu'ils excluent Israël, représenté cette année par la chanteuse Eden Golan et son titre Hurricane.

Des appels au boycott, d'artistes ou d'internautes, se sont multipliés au cours des derniers mois, s'appuyant notamment sur l'exclusion de la Russie après son invasion de l'Ukraine en 2021. L'UER a définitivement écarté l'éventualité d'une exclusion d'Israël en février dernier, faisant valoir que "dans le cas de la Russie, les radiodiffuseurs russes avaient été suspendus de l'UER en raison de leurs manquements persistants à leurs obligations de membre et pour avoir violé les valeurs du service public".

Face à la grogne persistante, l'UER a précisé dans un communiqué être une "défenseure convaincue de la liberté d'expression" et qu'elle "soutient le droit de ceux qui souhaitent manifester pacifiquement" en dehors de la Malmö Arena.

Article original publié sur BFMTV.com