Eurovision 2024: pour Nemo, qui a gagné la dernière édition, "l'Eurovision doit rassembler et non diviser"

Son objectif est de susciter le débat, les conversations. Nemo, artiste non-binaire qui a remporté l'Eurovision le 11 mai dernier, s'est confié à BFMTV sur son message, mais aussi sur cette édition 2024.

"Si les gens parlent de moi et évoquent la question d'être non binaire, qu'il y a des échanges, alors c'est passionnant, car cela peut donner lieu à une conversation potentiellement intéressante."

Pour Nemo, participer au concours de l'Eurovision, regardé cette année par 163 millions de téléspectateurs dans le monde, revêtait une importance toute particulière.

"Je pense que la raison d'être de ce concours, la raison pour laquelle l'Eurovision existe, et a été créée, c'est de faire partie de la société et de la culture, et de connecter les gens au lieu de les diviser. Je crois vraiment que l'Eurovision peut jouer ce rôle-là dans le futur. Mais il faut discuter des choses à améliorer. Et c'est quelque chose qui va prendre du temps", estime l'artiste suisse.

Nombreuses tensions

Cette édition a été marquée par de nombreuses tensions entre les candidats notamment, et l'UER a regretté que certaines délégations n'aient pas respecté "l'esprit des règles du concours".

La participation d'Israël, dans le contexte de guerre que mène l'Etat hébreu contre le Hamas depuis le 7 octobre dernier, a suscité des appels au boycott et des réactions d'hostilité à l'encontre de la candidate israélienne. Montrant que, malgré les efforts de l'UER pour se tenir loin de la politique, la politique a rattrapé le concours musical.

Sans vouloir commenter ces tensions, Nemo a confirmé à BFMTV que l'UER ne pourrait faire l'économie de discussions pour améliorer la prochaine édition. Pour que "l'Eurovision continue d'être ce qu'elle représente". L'artiste suisse confie d'ailleurs souhaiter faire partie de ces discussions, et pouvoir proposer des idées.

"Un lieu d'échange pour les artistes"

"Ce que j'aimerais, c'est qu'il y ait un lieu où les artistes pourraient se retrouver juste entre eux, ce serait bien. Parce que nous avons beaucoup à partager. En tant qu'humains, nous avons des expériences assez similaires. C'est une expérience intense pour tout le monde".

Après cette victoire suisse, l'Eurovision 2025 se déroulera donc outre-Jura. Nemo aimerait que ce soit à Zurich, même si Genève est également en lice pour accueillir le concours. La dernière fois que la Suisse l'a organisé, c'était en 1989, à Lausanne.

"Ce qui serait vraiment cool, ce serait d'avoir la cérémonie d'ouverture dans ma ville natale à Bienne. C'est une ville géniale, on y parle allemand et français, on a un super lac. On pourrait faire une cérémonie sur l'eau... Je n'ai pas mon mot à dire, mais peut-être qu'à force d'en parler lors des interviews...", sourit Nemo.

Article original publié sur BFMTV.com