Eurovision 2024: qui est Eden Golan, la candidate d'Israël au cœur de la polémique?
"Je ne suis pas naïve, je sais ce qu'il se passe dans le monde". C'est sous les sifflets et les huées qu'Eden Golan, la représentante d'Israël à l'Eurovision 2024, a été accueillie le 9 mai à Malmö (Suède). Sous le feu des projecteurs et des critiques, la candidate au concours de chant porte avec elle sur scène le poids de l'actualité internationale.
Mais qui est cette jeune femme de 20 ans qui hérite des espoirs d'une nation? C'est entre Israël et la Russie que son cœur balance. Née à Kfar Sava dans l'État hébreux, elle a passé une large portion de sa vie en Russie, plus spécifiquement dans la capitale Moscou.
La Russie n'est pas exactement dans ses veines, puisque sa mère est d'origine ukrainienne et son père, lui, de Lettonie. C'est toutefois dans ce bassin qu'elle a lancé sa carrière de chanteuse. En 2015, elle a participé à la sélection russe pour le concours Eurovision Junior. Si elle atteint la finale, Eden Golan n'est arrivée que cinquième avec 22 points.
Dans le même registre, la candidate à l'Eurovision avait aussi participé il y a sept ans à un concours de chant pour enfants... En Crimée occupée. Une prestation aux côtés de la chanteuse russe Nyusha.
Comme le souligne la presse ukrainienne, elle s'était abstenue de commenter publiquement la première invasion. En ce qui concerne la seconde, Eden Golan a quitté la Russie avant le début de la guerre. La raison de son départ? L'antisémitisme.
"Je me suis toujours sentie comme une étrangère là-bas, je n'ai jamais été à ma place, raconte-t-elle au Jewish Chronicle.
"Je me concentre sur mes soutiens"
D'une guerre à une autre, c'est désormais le destin de Gaza, pris dans une guerre entre Israël et le Hamas depuis l'attaque meurtrière du 7 octobre, qui marque sa participation au concours.
Celle qui concourt avec sa chanson Hurricane est elle-même prise dans l'ouragan. Les appels au boycott visant Israël se cristallisent autour de la jeune chanteuse. La politique n'est toutefois pas au cœur de ses paroles. Celle-ci devait au départ chanter Pluie d'octobre, un morceau largement interprété comme une référence aux victimes du Hamas. Les organisateurs s'y étaient opposés car les messages politiques ne sont pas acceptés par l'Eurovision.
"J'essaie de ne pas me concentrer sur [les réactions négatives à la participation d'Israël] parce que je crois dans les bonnes ondes et en les bonnes personnes. Je me concentre sur l’énorme quantité de soutien que j’ai reçu", expliquait-elle le 7 mai dernier.
Eden Golan est peut-être au cœur de nombreuses émotions négatives. Mais elle reste prophète en son pays. Elle a reçu l'approbation du sommet de l'état lors d'une déclaration du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
"Non seulement vous participez fièrement et de manière admirable à l'Eurovision, mais vous affrontez avec succès une horrible vague d'antisémitisme", lui a-t-il dit dans un message vidéo.
Adorée ou détestée, vainqueure ou vaincue, Eden doit avant tout s'en remettre aux votes du public, compétition exige. Après avoir remporté son ticket pour la grande finale du concours, 162 millions de jurés potentiels pourront peser sur sa prestation - ou sur sa simple venue. Pour l'heure, les bookmakers la placent sur la 2e place du podium.