Europride : 145 eurodéputés appellent à la maintenir dans une lettre ouverte

145 eurodéputés demandent au président de la Serbie, Aleksandar Vucic, de maintenir l’Europride de Belgrade prévue en septembre.
Westend61 / Getty Images/Westend61 145 eurodéputés demandent au président de la Serbie, Aleksandar Vucic, de maintenir l’Europride de Belgrade prévue en septembre.

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145 eurodéputés demandent au président de la Serbie, Aleksandar Vucic, de maintenir l’Europride de Belgrade prévue en septembre.

LGBT - La Pride de la discorde. Après l’annulation de l’Europride de Belgrade en Serbie, initialement prévue du 12 au 18 septembre, 145 eurodéputés ont demandé au président Aleksandar Vucic de revenir sur sa décision et de mobiliser des forces suffisantes pour garantir la sécurité de l’événement.

« Nous sommes conscients qu’il existe des menaces pour la sécurité des manifestants, mais nous maintenons que l’interdiction pure et simple n’est pas la bonne solution », ont réagi les eurodéputés dans une lettre commune, signée par les présidents des groupes politiques Renew (libéraux), S&D (sociaux-démocrates), Verts et Gauche radicale.

Le président serbe Aleksandar Vucic avait invoqué la montée des tensions au Kosovo voisin pour justifier, le 27 août, l’annulation de la Pride. Son gouvernement avait précisé que les conditions n’étaient pas réunies pour un « déroulement en toute sécurité » et que « certains groupes extrémistes pourraient profiter et abuser de cet événement. »

Aleksandar Vucic avait annoncé cette décision quelques minutes après avoir chargé la Première ministre sortante, Ana Brnabic, ouvertement lesbienne, de former un nouveau gouvernement, près de cinq mois après les élections du début avril.

Une « violation de la Constitution »

Les organisateurs de l’Europride - une semaine de festivités et conférences prévue du 12 au 18 septembre à Belgrade avec une marche des fiertés l’avant-dernier jour - ont aussitôt contesté cette décision, dénonçant une « violation de la Constitution » et assurant que l’évènement aurait bien lieu.

« La situation des contre-manifestations anti-LGBTIQ, souvent violentes, n’est malheureusement pas nouvelle (...). Si besoin, davantage de policiers devraient être déployés », ont insisté les députés, estimant que c’est une obligation de la Serbie au regard des règles du Conseil de l’Europe - l’organisation de défense des droits humains réunissant 46 États.

La Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a déjà condamné dans le passé une décision polonaise visant à interdire une Pride, mais aussi « le fait de ne pas protéger les manifestants pacifiques lors de manifestations telles que les Marches des fiertés », rappelle la lettre.

Des manifestations contre l’événement

Estimant que le président serbe a « cédé à la pression de groupes d’ultra-droite, religieux orthodoxes et pro-Russes », l’eurodéputé Pierre Karleskind, vice-président de l’intergroupes LGBTI+ du Parlement européen, a dénoncé « un signal particulièrement inquiétant. »

« Qu’un pays candidat à l’UE aille à l’encontre de droits aussi fondamentaux que ceux de rassemblement et de manifestation est tout simplement inacceptable », a-t-il estimé dans un communiqué.

La délégation de l’UE en Serbie avait réclamé samedi « des clarifications » au gouvernement serbe, disant « regretter » l’annonce de l’annulation. Des milliers de fidèles orthodoxes ont au contraire défilé dimanche à Belgrade contre tout maintien éventuel de l’Europride, l’évêque Nikanor de l’Église orthodoxe serbe évoquant devant eux une « profanation de notre pays, de notre Église et de notre famille. »

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