Européennes : que disaient les sondages à deux mois de l'élection lors des précédents scrutins ?

Depuis 2009, les sondages réalisés à trois mois du scrutin donnent généralement une idée des résultats dans l'urne. Voici comment ont évolué les intentions de vote.

Le 9 juin, les électeurs français seront appelés aux urnes pour élire 81 députés européens / Getty Images
Le 9 juin, les électeurs français seront appelés aux urnes pour élire 81 députés européens / Getty Images

Le 9 juin prochain, les électeurs français seront appelés aux urnes pour élire 81 députés européens. Dans les jours précédents, à partir du 6 juin, les électeurs des autres pays européens en auront fait de même. Une élection à l'échelle continentale mais qui est souvent analysée à l'échelle nationale.

À environ deux mois du scrutin, les sondages se multiplient et donnent des tendances qui s'avèrent souvent assez proches du verdict des urnes. Depuis 2009, voici ce qu'indiquaient les sondages deux mois avant l'élection.

La percée inexorable du RN

Ils montrent la percée inexorable du FN devenu RN, et l'effondrement de la droite (UMP puis LR) ainsi que du PS, même si un rebond est constaté cette année, pour la deuxième candidature de Raphaël Glucksmann comme tête de liste. Crédité de 6% d'intentions de vote en 2019 à deux mois du scrutin, il est crédité aujourd'hui de 13%. Avec le RN, qui passe de 23 à 31%, ce sont les deux plus fortes progressions dans les sondages à deux mois du scrutin entre 2019 et 2024.

Car c'est bien le Rassemblement national qui est donné ultra-favori cette année, alors qu'il était au coude-à-coude avec la majorité en 2019. Selon un sondage Harris Interactive pour RTL Challenges et M6, le RN est crédité de 31% d'intentions de vote, devant la majorité avec 17% et le PS avec 13%.

Des sondages parfois loin du compte

Des sondages réalisés à deux mois du scrutin qui ne donnent pas toujours une bonne photographie du résultat final. En 2009, si l'UMP récolte 27,88% des suffrages exprimés, alors que les sondages lui en donnaient 27%, les autres partis sont assez loin du compte : le PS récolte 16,48% alors que les sondages prédisaient 25%. À l'inverse, Les Verts, crédités de 10%, atteignent les 16,28% et le Front de gauche, crédité de 3%, atteint 6,48%.

En 2014, les sondages donnaient le trio en tête mais dans le désordre avec l'UMP devant le RN puis le PS, alors que c'est le RN qui est arrivé en tête. Crédité de 20% d'intentions de vote dans les sondages à deux mois du scrutin, le RN atteint finalement 24,86%, alors que l'UMP baisse légèrement, avec 22% dans les sondages contre 20,81% dans l'urne. Le PS, crédité de 18%, n'obtient que 13,98%.

EELV, sous-estimé dans les sondages, LR surévalué

En 2019, les sondages à deux mois du scrutin donnaient le RN et la majorité présidentielle au coude-à-coude avec 23%, comme dans les urnes (respectivement 23,34% et 22,42%). En revanche, les sondages ne reflétaient pas le score de LR, crédité de 13% alors que seuls 8,48% des électeurs ont voté pour François-Xavier Bellamy. À l'inverse, la percée d'EELV n'avait pas non plus été vue par les sondages qui donnaient 7% à Yannick Jadot contre finalement 13,48% des suffrages exprimés le jour du scrutin.