Européennes : Salvini, l’allié italien du RN, grime Macron en soldat pour sa campagne

Salvini, l’allié italien du RN grime Macron en soldat pour sa campagne européenne (photo prise le 1er juin à Milan, en Italie)
GABRIEL BOUYS / AFP Salvini, l’allié italien du RN grime Macron en soldat pour sa campagne européenne (photo prise le 1er juin à Milan, en Italie)

POLITIQUE - Campagne belliqueuse. L’allié italien du Rassemblement national Matteo Salvini, par ailleurs vice-Premier ministre du gouvernement transalpin, s’en est pris ce mardi 4 juin à Emmanuel Macron en diffusant un photo-montage du président français en tenue de combat et armé d’un fusil d’assaut. Une façon de l’accuser de vouloir précipiter l’Europe dans la guerre avec la Russie.

« Une escalade militaire et des soldats italiens sur le front sur ordre de dangereux ’poseurs de bombes’ ? Non merci », écrit sur son compte X le dirigeant d’extrême droite dont le parti, la Ligue, appartient à la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni.

À côté de la photo représentant le chef de l’État français en combattant casqué, cinglé dans un uniforme aux couleurs de l’Union européenne sous un gilet tactique, un portrait de Matteo Salvini en meeting électoral, le bras levé, un rosaire à la main.

« Oui à l’engagement de l’Italie en faveur de la paix, au refus de la guerre prévu par la Constitution, inspiré par la conscience morale collective et par notre tradition chrétienne », ajoute-t-il en invitant les électeurs à choisir la Ligue pour « plus d’Italie et moins d’Europe ».

Un allié encombrant pour le RN ?

Il faut dire que Matteo Salvini, admirateur de longue date de Vladimir Poutine, dont le parti avait signé en 2017 un accord avec Russie unie, la formation du président russe, est coutumier des attaques contre Emmanuel Macron. Il l’accuse d’être un « va-t-en guerre » en envisageant d’envoyer des troupes occidentales en Ukraine pour combattre la Russie. Il l’a qualifié de « fou » lundi et lui avait conseillé début mai de « se faire soigner ».

De fait, l’allié du Rassemblement national (les deux partis siègent dans le même groupe, ID, au Parlement européen) est systématiquement à contre-courant de la politique pro-Kiev de Giorgia Meloni.

S’il a condamné l’invasion russe de l’Ukraine, Matteo Salvini a aussi tenu des propos controversés sur la réélection de Vladimir Poutine (« Quand un peuple vote, il a toujours raison ») ou sur la mort en prison d’Alexeï Navalny, principal opposant au chef du Kremlin, estimant qu’il revenait « aux médecins et aux juges » russes de faire la lumière sur les circonstances de son décès.

Cette campagne offensive de la Ligue pour les élections européennes tranche, en tout cas, avec celle de Jordan Bardella et du Rassemblement national en France, attachés à parfaire la « normalisation » du parti lepéniste, au point de rompre avec un autre allié encombrant sur le continent, l’AFD allemand.

Outre ce visuel grimant Emmanuel Macron en militaire européen, la formation de Matteo Salvini n’en est pas à sa première polémique du genre. Récemment, sa tête de liste a fait une allusion implicite, dans un clip de campagne, à une unité militaire qui avait prêté allégeance jusqu’au bout à Benito Mussolini et dont le commandant, Junio Valerio Borghese, avait tenté un coup d’État fasciste en 1970.

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