Européennes : Raphaël Glucksmann réunit jeunesse et vieille garde socialiste pour entretenir la dynamique

À Paris, jeunesse et vieille garde socialiste tentent d’entretenir le moment Glucksmann (photo prise à Paris le 30 mai 2024)
JULIEN DE ROSA / AFP À Paris, jeunesse et vieille garde socialiste tentent d’entretenir le moment Glucksmann (photo prise à Paris le 30 mai 2024)

POLITIQUE - Un rayon de soleil et les roses relèvent la tête. La famille social-démocrate avait rendez-vous jeudi 30 mai à Paris pour le dernier grand meeting de campagne de Raphaël Glucksmann. Un grand raout organisé pour entretenir l’effervescence autour de l’eurodéputé, à dix jours des élections européennes lors desquelles il veut créer la surprise.

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Dans la salle du Zénith, le bleu du drapeau européen concurrence le rose du Parti socialiste et le jaune de Place Publique. La jeunesse, massivement présente dans les gradins et le parterre, se mêle aux militants plus âgés. Les sweat-shirts « Mario Kart » côtoient les costumes cravates. Et le slogan « taxer les riches » s’affiche un peu partout.

Environ 3 000 personnes ont fait le déplacement et redonné le sourire à un camp habitué, ces dernières années, à des campagnes laborieuses sans guère d’enthousiasme. « Quelle joie de vous voir si heureux… », salue même Raphaël Glucksmann en grimpant sur scène. Façon rock star.

De fait, le casting est quatre étoiles ce jeudi pour la gauche socialiste. Installés au premier rang, les caciques du PS ont fait le déplacement en nombre : les chefs de groupe parlementaire Boris Vallaud et Patrick Kanner sont là, tout comme le maire de Rouen Nicolas Mayer Rossignol, la vice-présidente de l’Assemblée Valérie Rabault et une ribambelle d’élus.

« La jeunesse emmerde le Front national »

À la tribune, aussi, les socialistes serrent les rangs. La maire de Paris Anne Hidalgo prend la parole en saluant « le calme du penseur » Glucksmann contre les « enragés » insoumis. Nicolas Schmit, le Luxembourgeois chef de file des socialistes européens se réjouit de voir « Paris réveiller l’Europe. » Quant à Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, il ne boude pas son plaisir d’avoir choisi, pour la deuxième fois, de confier la tête de liste à la même personne extérieure à son parti.

Car personne ne s’y trompe : l’homme de la soirée s’appelle Raphaël Glucksmann. Il attire à lui les commentaires laudatifs d’un public très varié, fait de militants socialistes historiques, ceux qui ont participé à la campagne de François Hollande en 2012, et des jeunes gens qui s’engagent tout juste en politique. Alliage étonnant… Et largement féminin.

« Je crois en son discours, proeuropéen, rassembleur, concret sur l’Europe sociale et solidaire, sur l’Europe de la défense », témoigne Jeanne, une étudiante de 22 ans qui participe à son tout premier meeting politique, derrière les sièges installés face à la scène. « Je suis venu pour l’ambiance, il se passe quelque chose autour de lui », ajoute Thomas, non loin. Ce consultant dans le médico-social a pris sa carte au Parti socialiste il y a deux mois, convaincu par la ligne portée par l’eurodéputé.

Un enthousiasme certain qui ne se limite pas à cette jeunesse en baskets (et pas seulement Stan Smith) qui « emmerde le Front national », comme ils l’entonnent à plusieurs reprises ce jeudi soir.

Glucksmann réclame un « vote de passion »

Dans les gradins, Ève a peu ou prou le même discours. Cette militante parisienne bon teint, la soixantaine, n’a pas de mots assez positifs pour qualifier le candidat Glucksmann, « modéré, intelligent, engagé », le profil parfait pour « relever la gauche. » N’en jetez plus. « Je ne suis pas sûr qu’on aurait eu le même engouement avec un autre candidat », remarque d’ailleurs timidement un colistier de l’eurodéputé.

Lucide, sans doute, quand on jette un œil à l’applaudimètre ce jeudi soir. À la tribune, Raphaël Glucksmann livre un discours d’une petite heure, exalté et ponctué d’ovations, pour réclamer « un vote de passion, d’adhésion » pour « une sociale démocratie rénovée, débarrassée de ses compromissions. » « Nous construirons un nouvel espace politique qui s’inscrit dans les pas de Jaurès, de Blum », insiste-t-il à la tribune avant d’appeler ses troupes à se mobiliser jusqu’à la dernière seconde. Succès garanti… Mais jusqu’où ?

Après une dynamique réelle dans les sondages, Raphaël Glucksmann est aujourd’hui autour des 14 % d’intentions de vote, mais n’a pas encore été donné devant Valérie Hayer. Le signe d’un soufflé qui peut retomber ? Malgré l’effervescence, il est intéressant de noter aussi que les socialistes ne font pas le plein ce jeudi : dans une salle configurée pour accueillir le maximum de personnes possibles, plusieurs rangs restent vides. Reste à savoir si le zénith permettra de prolonger l’éclaircie.

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