Européennes : l’astuce du RN et de LFI pour mettre la pression sur le gouvernement via l’Assemblée

L’astuce du RN et de LFI pour mettre la pression avant les européennes (photo d’illustration : Gabriel Attal en avril 2024).
JULIEN DE ROSA / AFP L’astuce du RN et de LFI pour mettre la pression avant les européennes (photo d’illustration : Gabriel Attal en avril 2024).

POLITIQUE - Motion spéciale. Le gouvernement va faire face à deux motions de censure à l’Assemblée nationale, juste avant les élections européennes. À la manœuvre : la France insoumise et le Rassemblement national, désireux de sanctionner et de renverser Gabriel Attal.

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Les deux formations politiques ont donné un ultimatum à l’exécutif fin avril. Elles demandaient au chef du gouvernement, et à son ministre de l’Économie Bruno Le Maire, de présenter un budget rectificatif après le dérapage conséquent des comptes publics (et l’annonce d’un plan d’économies), sans quoi les insoumis et le parti lepéniste s’engageaient à demander la censure.

Un mois plus tard, nous y sommes donc. « Le gouvernement n’a toujours pas déposé de projet de loi de finances rectificative (PLFR). Je vous le confirme, nous déposerons une motion de censure d’ici la fin de semaine », a confirmé le coordinateur des insoumis Manuel Bompard ce mardi 28 mai sur Sud Radio. Un peu plus tôt, sa collègue Laure Lavalette (RN) indiquait pour sa part sur TF1 que le texte de son camp « arrive ».

Pression sur le gouvernement (mais pas seulement)

Concrètement, la France insoumise et le Rassemblement national vont chacun déposer une motion dans les heures à venir. Selon les règles de l’Assemblée, elles seront discutées dans l’hémicycle la semaine prochaine, comme le précisent plusieurs sources chez les insoumis.

« À partir du moment où, par rapport au budget qui a été décidé à la fin de l’année dernière, il va y avoir des modifications substantielles, c’est quand même normal que ça se fasse par une discussion à l’Assemblée nationale », a justifié Manuel Bompard ce mardi.

Dans les faits, les textes n’ont aucune chance d’être adoptés – sauf retournement de situation retentissant à droite – faute de majorité suffisante. Pour contraindre Gabriel Attal à démissionner, il faudrait en effet que la majorité des députés Les Républicains joignent leurs voix à celles de la gauche et du Rassemblement national coalisées. Ce qui pour l’heure n’est pas prévu.

Qu’importe. Pour le Rassemblement national et la France insoumise, l’important est sans doute ailleurs. L’exercice va leur permettre de pilonner l’action d’Emmanuel Macron et de son gouvernement à quelques jours seulement d’élections européennes aussi délicates que cruciales pour son camp. Les discours critiques vont se succéder à la tribune tandis que Gabriel Attal, sur la défensive, portera la réplique.

Dans ce contexte, le gouvernement ne sera pas seul sous la pression. La manœuvre du Rassemblement national vise effectivement à mettre le camp présidentiel dans l’embarras… mais également à placer les Républicains devant leurs responsabilités.

Le texte du RN n’a pas tant vocation à « espérer quelque chose de ce gouvernement qui est déjà dans la banqueroute » qu’à « mettre la pression sur Les Républicains », a ainsi expliqué le député Jean-Philippe Tanguy dimanche sur le plateau du Grand Jury (RTL/M6/Le Figaro). « Ça va être l’occasion de voir ce que vont faire Les Républicains », insiste Laure Lavalette ce mardi en les accusant d’être la « béquille » de l’exécutif. Les deux motions de censure seront examinées lundi 3 juin en début d’après-midi. À six jour du scritun.

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