Européennes: vers un débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen?

Le locataire de l'Élysée qui débat avec un responsable de l'opposition, hors période de campagne présidentielle, c'est rarissime. Mais à en croire La Tribune Dimanche, Emmanuel Macron envisagerait de débattre avec Marine Le Pen. Selon nos informations, l'hypothèse est évoquée dans l'entourage du président depuis mi-avril. Une réflexion, sans que rien ne soit néanmoins gravé dans le marbre.

Emmanuel Macron ne l'a d'ailleurs jamais fait en sept ans au pouvoir. Mais un précédent célèbre existe: le débat qui avait opposé en 1992 le RPR Philippe Séguin à François Mitterrand, à l'époque président de la République. Affaibli par la maladie, ce dernier avait réussi, contre toute attente, à dominer son adversaire. Ce qui avait peut-être contribué à renverser la campagne du référendum pour le traité de Maastricht, fondateur de l'Europe.

C'est ce qu'espère probablement Emmanuel Macron, en se confrontant à Marine Le Pen: tenter de gagner des points dans cette campagne des européennes très difficile pour le parti du chef de l'État, alors que Jordan Bardella en est le grand favori.

Marine Le Pen veut débattre en septembre

Interrogée le 21 avril dernier sur notre antenne, lors d'un déplacement à Mayotte, Marine Le Pen se disait prête à débattre avec Emmanuel Macron: "Pourquoi pas! Nous avons encore une fois deux visions radicalement différentes (...) Cela ne me poserait aucune difficulté." Elle a, ce dimanche, confirmé au Parisien être toujours partante.

Alors qu'un débat entre le Premier ministre et Jordan Bardella est déjà programmé ce 23 mai, Marine le Pen "trouve très humiliant pour Attal de laisser fuiter cette proposition avant son débat avec Jordan. Ça prouve le peu de confiance que le Président a dans son Premier ministre", selon des propos qu'elle a tenu à des proches et rapportés par BFMTV.

"Je trouve contradictoire de proposer un débat de présidentielle alors qu’ils nous reprochent en permanence de nationaliser le débat, d’évoquer le rôle des européennes dans la dynamique de la future présidentielle, de parler d’élections de mi-mandat", estime-elle également de même source.

Comme l'indique l'entourage de la cheffe de file des députés Rassemblement national, Marine Le Pen serait prête à débattre avec le chef de l'État mais d'ici quelques mois, après la tenue des Jeux olympiques, et non dans les prochaines semaines.

Pour Attal, Le Pen "a choisi la fuite"

Il s'agirait ainsi de faire le bilan des élections européennes et de débattre de la fin du quinquennat. "Il serait très utile que je puisse débattre avec le président en septembre sur ce qu'il compte faire des trois longues années qui lui restent" à la tête de l'Etat, a-t-elle déclaré à des proches.

De son côté, Gabriel Attal a déclaré dimanche soir dans un entretien au Progrès avoir souhaité débattre avec la leader d'extrême droite. "La logique institutionnelle aurait voulu que je débatte avec Marine Le Pen. En tant que Premier ministre, je suis responsable devant le Parlement national et la présidente du premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale, c'est elle", a-t-il expliqué.

Mais, "elle a peur des débats" et "a choisi la fuite", a-t-il ajouté, relevant qu'il avait alors accepté l'exercice avec Jordan Bardella.

Article original publié sur BFMTV.com