Européennes: le centre-gauche juste devant l'extrême droite aux Pays-Bas, selon un sondage sorti des urnes

Les Pays-Bas ont donné le coup d'envoi de cette longue séquence électorale qui s'achèvera dimanche 9 juin, jour de vote en particulier en Allemagne et France.

Surprise, alors que les derniers sondage donnaient le parti d'extrême droite, le Parti de la liberté (PVV), du dirigeant Geert Wilders, en tête du scrutin, c'est l'alliance centre-gauche Groenlinks-PvDA qui arrive en tête en tête selon un sondage sorti des urnes, réalisé auprès de 20.000 électeurs et rapporté par la NOS (Nederlandse Omroep Stichting).

S'il n'est pas arrivé en tête, le parti nationaliste, qui avait remporté les élections législatives en novembre 2023, devrait repartir avec sept sièges au Parlement européen, alors qu'il n'en avait qu'un jusqu'à présent. Groenlinks-PvDA, de son côté, devrait en obtenir huit, contre neuf en 2019.

Quels "visages" pour l'Europe?

L'une des premières tâches du nouveau Parlement, dont les contours émergeront dimanche soir, sera de confirmer ou d'infirmer les choix des "top jobs", ces chefs des institutions de l'UE sur lesquels les dirigeants des 27 États membres tenteront de s'accorder lors d'un sommet prévu fin juin à Bruxelles.

Pour la présidence de la Commission, l'Allemande Ursula von der Leyen, en lice pour un deuxième mandat et issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement, apparaît en bonne position.

Mais une surprise de dernière minute ne peut être exclue à l'issue des traditionnelles négociations nocturnes bruxelloises.

Faire face aux autres puissances

"Ce qui se joue" dans ce nouveau Parlement, "c'est la capacité européenne à incarner la démocratie, à toujours trouver des compromis, à garder un minimum de cohésion (...) face à Poutine, face à la Chine, face au futur président américain", explique à l'AFP Sébastien Maillard, de l'Institut européen Jacques Delors, alors que l'élection du 5 novembre outre-Atlantique pourrait voir revenir Donald Trump à la Maison Blanche. Si la "grande coalition" des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait conserver la majorité, sa marge de manœuvre pourrait être beaucoup plus réduite, et elle pourrait avoir besoin de forces d'appoint, laissant augurer d'intenses tractations.

Selon les enquêtes, le PPE devrait rester la première force politique, suivi des sociaux-démocrates. L'enjeu est de savoir qui arrivera à la troisième position actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d'Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale: les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le RN français).

Article original publié sur BFMTV.com