Européennes 2024 : Valérie Hayer, tête de liste du camp Macron, a trois enjeux pour pimenter sa campagne
POLITIQUE - Fumée blanche mais voyants rouges. Le camp présidentiel a officiellement désigné, ce jeudi 1er mars, sa tête de liste pour les élections européennes du mois de juin prochain. Sans surprise, il s’agit de Valérie Hayer. Le bureau exécutif de Renaissance a entériné le choix du chef de l’État. « Je suis fière d’être le porte-drapeau de la seule coalition pro-européenne de ce scrutin », dit-elle au Figaro dans sa première interview de candidate.
Face à Bardella, Macron et Attal tentent une contre-attaque qui en dit long sur les européennes
À 37 ans, la députée européenne élue pour la première fois en 2019 est la présidente du groupe des libéraux à Bruxelles (Renew) où siègent les élus macronistes. Elle a pris la suite de Stéphane Séjourné en janvier quand celui-ci est entré dans le gouvernement de Gabriel Attal comme ministre des Affaires étrangères.
Cela ne vous dit rien ? C’est bien normal, au regard du manque de notoriété de cette eurodéputée, fille et petite fille d’agriculteurs, réputée technique et très au fait des politiques bruxelloises. « Peut-être suis-je encore inconnue du grand public, mais ce n’est pas le cas dans les travées du Parlement européen. Certains de mes concurrents ne pourraient pas en dire autant », explique-t-elle pour se défendre. Voici malgré tout trois raisons de suivre sa campagne.
Un gouffre à combler
Désignée par son camp après tous les autres candidats, Valérie Hayer a sans doute la mission la plus ardue qui soit : défendre le bilan et l’action d’Emmanuel Macron face à un Rassemblement national qui a le vent en poupe.
La candidate du président de la République démarre effectivement la course avec plus de 10 points de retard sur Jordan Bardella, selon notre compilateur de sondages. La bataille promet donc d’être rude, voire violente face à un rival qui est parti avec plusieurs mois d’avance.
Les premiers échanges de noms d’oiseaux dans les travées du salon de l’agriculture le confirment. Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont tour à tour fustigé le RN comme des « passagers clandestins » de la crise, promoteur d’idées « bêtes » ou « décroissantes. » En réponse, Jordan Bardella a ciblé la « dérive schizophrénique » du président de la République.
Incarner le renouveau du camp Macron
Parmi les autres défis que Valérie Hayer va devoir relever, on peut également évoquer celui de l’incarnation d’un certain renouveau dans le camp présidentiel. L’eurodéputée rejoint effectivement une ligne de départ où se pressent des profils rajeunis.
Jordan Bardella a 28 ans. Le communiste Léon Deffontaines en a 27. L’insoumise Manon Aubry 34. L’écolo Marie Toussaint 36. Avec Raphaël Glucksmann, Marion Maréchal ou François-Xavier Bellamy, ils incarnent tous à leur façon le renouveau de leurs formations. Et de la classe politique.
C’est donc à Valérie Hayer, élue inconnue du grand public, que ce rôle échoit pour la majorité présidentielle. Une tâche aussi difficile que primordiale pour la Macronie, souvent à la peine pour faire émerger de nouveaux profils, qui plus est féminins.
Trouver sa place
Enfin, si la députée européenne veut réussir ces deux missions, elle va devoir se tailler une place dans la campagne. Pas simple non plus avec un couple exécutif qui a prévu de prendre beaucoup de lumière dans les prochains mois.
Emmanuel Macron et Gabriel Attal veulent effectivement s’investir dans la bataille, quitte à éclipser un peu leur vraie tête de liste. Sans parler des alliés du président, François Bayrou pour le MoDem ou Édouard Philippe pour Horizons, toujours habiles pour défendre leur propre bifteck.
Autant d’enjeux qui peuvent pimenter les prochains mois de campagne. Et qui donnent à la candidature de Valérie Hayer des airs de mission impossible.
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