Européennes 2024 : Valérie Hayer remplace Stéphane Séjourné à la présidence du groupe Renew à Strasbourg
POLITIQUE - Le relais est passé. Les eurodéputés du groupe Renew, où siègent les élus de Renaissance, ont choisi ce jeudi 25 janvier leur nouvelle présidente. Valérie Mayer, eurodéputée française remplace Stéphane Séjourné devenu ministre du gouvernement Attal.
« C’est un immense honneur de marcher sur les traces de Stéphane Séjourné, Dacian Cioloș (ex-Premier ministre de Roumanie, ndlr) et Guy Verhofstadt (ex-Premier ministre belge) et de Simone Veil ! Je réalise la responsabilité que cela implique, je ferai tout pour m’en montrer digne. Merci ! », écrit-elle sur X.
Today, my colleagues have elected me as President of @RenewEurope.
It is a major honour to follow in the footsteps of @Steph_Sejourne, @CiolosDacian, @GuyVerhofstadt and… Simone Veil! I realise the responsibility it entails. Je ferai tout pour m’en montrer digne.
Merci ! 🇪🇺 pic.twitter.com/sCsmuw4RBk— Valérie Hayer (@ValerieHayer) January 25, 2024
Le groupe Renew est la troisième force politique de Strasbourg avec 101 eurodéputés. Au sein du groupe, la France est la délégation la plus importante avec 23 élus. Centristes et libéraux, ces parlementaires sont favorables à un élargissement de l’Europe, et votent aussi bien avec la droite traditionnelle (PPE) qu’avec les sociaux démocrates (S&D) selon les textes soumis.
Nommé ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné avait confié la présidence par intérim au vice-président néerlandais Malik Azmani. Comme le rapportent nos confrères de L’Opinion, cet intérim était censé durer jusqu’aux européennes de juin. Mais les négociations en cours aux Pays-Bas entre le parti de Malik Azmani et l’extrême droite de Geert Wilders - arrivée en tête aux dernières législatives - ont poussé certains élus à réclamer une élection.
Valérie Hayer s’est finalement retrouvée seule candidate en lice, soutenue par sa collègue Marie-Pierre Vedrenne dont le nom avait également circulé.
Un tremplin pour la tête de liste aux européennes ?
Originaire de Mayenne, Valérie Hayer, 35 ans, a été élue en juin 2019 sur la liste Renaissance pour Strasbourg. Au Parlement européen, elle a été coordinatrice de la Commission des budgets et coprésidente de la délégation Renaissance. Mais elle reste peu identifiée des Français.
Son nom circule néanmoins pour mener la liste du camp présidentiel aux élections européennes, « poussé par l’appareil de Renaissance » rapporte la Tribune du Dimanche ce 21 janvier. Dans son discours après son élection, Valérie Hayer a mentionné l’échéance de juin, disant sa fierté d’avoir été choisir pour « pour diriger la famille Renew Europe à l’approche d’élections qui seront décisives pour notre continent. » « Il n’y a pas de temps à perdre ; notre groupe va continuer à s’impliquer sans relâche dans les travaux de ce Parlement pour construire une Europe plus forte au service des citoyens », a-t-elle assuré. Dans un contexte de colère du monde agricole européen, elle a aussi insisté sur ses liens avec ce secteur, selon des propos rapportés par Le Figaro : « Je suis fille d’agriculteur, belle-fille d’agriculteur, petite-fille d’agriculteurs ».
Interrogée sur son éventuel intérêt pour la tête de liste du parti présidentiel Renaissance pour les élections européennes en France, l’eurodéputée a esquivé. « Laissez-moi m’installer à la tête de ce groupe », a-t-elle répondu.
Séjourné plaide pour une personnalité « consensuelle » pour mener la liste
Valérie Hayer n’est cependant pas la seule à être citée pour prendre la tête de la liste du camp présidentiel : Julien Denormandie, Maud Bregeon, Pascal Canfin, sans oublier ceux d’anciens membres du gouvernement écartés lors du remaniement, à l’instar de Clément Beaune ou d’Olivier Véran... Dans une interview au Parisien dimanche 20 janvier, Stéphane Séjourné - qui avait fait acte de candidature avant de renoncer pour le Quai d’Orsay - a estimé que la tête de liste devait « d’abord avoir la légitimité de notre famille politique » et « être une personnalité consensuelle, associant toutes les familles du bloc central » à savoir le MoDem et Horizons. « Il doit aussi avoir une légitimité européenne, construite à Bruxelles ou à Paris », ajoutait-il.
Les candidatures pour être sur la liste macronistes ont été ouvertes le 22 janvier. L’ex-numéro 1 de Renew qui reste à la tête du parti présidentiel dit vouloir « qu’on présente la tête de liste le plus rapidement possible après la déclaration de politique générale du Premier ministre du 30 janvier. » Après des mois de suspense dans la majorité et à cinq mois du scrutin, enfin le dénouement ?
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