Européennes 2024 : Dans notre sondage, le RN grimpe encore, la majorité atteint la cote d’alerte - EXCLUSIF

Pour les Européennes, le RN grimpe encore, la majorité atteint la cote d’alerte - EXCLUSIF (photo d’illustration de Macron prise le 17 octobre 2023 en Albanie)
LUDOVIC MARIN / AFP Pour les Européennes, le RN grimpe encore, la majorité atteint la cote d’alerte - EXCLUSIF (photo d’illustration de Macron prise le 17 octobre 2023 en Albanie)

POLITIQUE - Le matelas s’épaissit. Jordan Bardella continue de faire la course en tête pour les élections européennes. Avec 32 % d’intentions de vote, la liste menée par le président du Rassemblement national grimpe de deux points dans le baromètre mesuré par YouGov pour Le HuffPost début février.

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Selon cette enquête menée entre le 29 janvier et le 7 février, le parti d’extrême droite écrase la concurrence avec 13 points d’avance sur le camp présidentiel (19 %), comme vous pouvez le voir sur notre graphique ci-dessous. Loin derrière, aucune formation de gauche n’atteint la barre des 10 %. Un état des lieux alarmant à quatre mois du vote.

À noter que cette photographie, que nous vous dévoilons ce jeudi 8 février, où se mélangent des candidats putatifs et déclarés, n’a pas valeur de projection. Elle permet de constater les rapports de force à l’instant T. En voici les principaux enseignements.

Le camp présidentiel plus proche de la gauche que de Bardella

La majorité présidentielle tombe en dessous des 20 %. Elle est, de fait, plus proche des listes de gauche que de celle de Jordan Bardella. Une donnée inquiétante, qui plus est au lendemain de la nomination d’un Premier ministre et d’un gouvernement « de combat » pensé notamment pour mener la rude bataille des européennes. L’effet Gabriel Attal, dont la popularité chute déjà, attendra ici aussi.

Ce chiffre témoigne surtout de l’étendue de la tâche qui attend la future tête de liste de la coalition Renaissance - MoDem - Horizons. Elle devrait être désignée dans les prochaines semaines, mais le flou demeure pour l’instant sur le profil choisi. Stéphane Séjourné avait fait acte de candidature, mais sa nomination au ministère des Affaires étrangères oblige le président de la République - à la manœuvre - à changer ses plans.

Qui, alors, pour mener cette barque à la dérive ? Plusieurs noms reviennent dans les échos de presse, de Pascal Canfin à Thierry Breton en passant par Olivier Véran ou Valérie Hayer, la nouvelle cheffe des eurodéputés Renew. En réalité, aucun candidat naturel n’émerge… Ce qui complique le casting.

Problème : le temps presse. Les semaines passent et l’écart entre le bloc présidentiel et le Rassemblement national continue de croître, attisé par une extrême droite qui a le vent en poupe. Dans le sillage de Jordan Bardella, la liste de Marion Maréchal pour le parti Reconquête gagne également un point en un mois et affiche 8 %. En y ajoutant Nicolas Dupont-Aignan, le total atteint 42 % pour ce camp.

La gauche toujours engluée

Loin derrière, le sort de la gauche est bien plus délicat. Certains signaux laissaient certes entrevoir une dynamique positive autour de Raphaël Glucksmann, le fondateur de la petite formation Place Publique désigné tête de liste socialiste pour la deuxième fois (après 2019). Elle semble déjà retomber comme un soufflé. Alors que les différents partis débutent la course en ordre dispersé, aucune des quatre listes majeures (PS, ELLV, LFI, PCF) ne dépasse la barre des 10 %. Les trois premiers cités se neutralisent à 8 % tandis que les communistes ferment la marche avec leurs 2 %.

Un chiffre peu reluisant. Et le reflet de difficultés profondes ? Force est de constater que les différentes chapelles de gauche peinent à se faire entendre sur les thèmes qui structurent actuellement le débat. Après la loi immigration à la fin de l’année 2023, où la Nupes n’a pas réussi à présenter un contre-projet clair sur ce qui demeure l’une des priorités des Français, ils ont également donné l’impression de ne pas être audibles sur la crise d’agriculteurs.

Rare motif d’espoir, malgré tout : la gauche continue de mobiliser l’électorat jeune. « Si le RN reste le parti le plus choisi par les jeunes (24 %), les listes EELV et LFI réalisent de bien meilleures performances auprès des 18-34 ans (19 et 16 % respectivement) », souligne YouGov avec ce sondage. Au total, les listes des partis de la Nupes recueillent 43 % d’intentions de vote auprès de cet électorat. C’est beaucoup mieux que dans la population dans sa globalité : aujourd’hui, le cumul des candidatures EELV, LFI, PS et PCF ne dépasse pas 26 %.

À noter, enfin, que cet encéphalogramme plat s’observe aussi du côté des Républicains. La liste menée par François-Xavier Bellamy reste cantonnée à ses 6 % et ne profite pas de l’effet officialisation du candidat. De fait, un écart semble se former entre le parti d’Éric Ciotti et celui d’Eric Zemmour, Reconquête, pour ce scrutin. Pas loin du vrai remplacement.

Cette enquête a été réalisée sur 1 001 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 29 février au 7 février 2024.

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