Européennes 2024 : Pourquoi LFI fait de Rima Hassan une figure centrale de sa campagne

POLITIQUE - Pas un jour, ou presque, sans que la campagne des européennes ne s’arrête sur elle. La juriste franco palestinienne, Rima Hassan, en septième position sur la liste de Manon Aubry, est au cœur de plusieurs polémiques. Dernière tempête politique et médiatique à laquelle elle a été mêlée : l’annulation d’une conférence portant sur l’« actualité en Palestine », prévue ce jeudi 18 avril.

L’Université de Lille au sein de laquelle devait se tenir le colloque piloté par la candidate insoumise et Jean-Luc Mélenchon (au lendemain d’un meeting commun à Roubaix), a annoncé sa décision ce mercredi.

Renaissance, LR et RN appelaient depuis plusieurs jours à annuler l’évènement. Ils regrettaient que la situation d’Israël soit écartée pour se concentrer uniquement sur le sort de Gaza et de la Palestine. Même le socialiste Jérôme Guedj avait interpellé Rima Hassan et pointé du doigt sur X (ex-Twitter) « le signal » envoyé avec « le logo Palestine libre englobant Israël ».

« Les conditions ne sont plus réunies pour garantir la sérénité des débats » a justifié l’université tandis que la France insoumise a décidé de déplacer le débat dans un autre lieu.

Bien qu’elle ne soit pas assurée d’être élue le 9 juin prochain (en 2019, la France insoumise n’avait eu que six élus), la jeune femme est l’une des principales incarnations de la campagne du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. Une stratégie risquée mais assumée comme nous l’expliquons dans la vidéo en tête d’article que nous avions publiée pour la première fois en mars.

La jeune femme de 31 ans, est militante pro palestinienne, connue et médiatisée. Elle est née et a vécu pendant dix ans un camp de réfugiés syrien avant d’arriver en France. Elle s’exprime publiquement depuis plusieurs années pour visibiliser la cause palestinienne.

La polémique qui a tout lancé

Elle figure même dans le classement de Forbes France parmi les « 40 femmes de l’année 2023 ». En apprenant la nouvelle, l’animateur Arthur s’en était pris à elle en la taxant d’antisémite. Ses détracteurs l’accusent de légitimer l’attaque du Hamas le 7 octobre, s’appuyant sur un extrait vidéo, depuis supprimé, du média en ligne Le Crayon. À la question « Le Hamas mène une action légitime », elle répondait « vrai ».

Dans la majorité et même à gauche, les critiques fusent. Le président des députés Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard a qualifié de « honte absolue » le choix de cette candidate estimant que c’était ce que la France insoumise avait fait « de plus exécrable ». Secrétaire général du Parti communiste, Fabien Roussel avait aussi estimé que Rima Hassan « porte un projet qui n’est pas porteur d’une solution politique et de paix ».

Quelques jours plus tard, la candidate insoumise avait clarifié ses propos indiquant sur France Inter le 19 mars avoir « des propos ont été extrêmement clairs. Depuis le 7 octobre, sur une condamnation des attaques du Hamas, que par ailleurs j’ai qualifié très tôt d’attaque terroriste ». Insuffisant pour ramener de la sérénité autour de sa candidature.

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