Européennes 2024 : Marion Maréchal dénonce le « groupuscule » qui utilise son image sur des affiches racistes

Marion Maréchal, tête de liste Reconquête !, photographiée le 7 mai à Paris.
DIMITAR DILKOFF / AFP Marion Maréchal, tête de liste Reconquête !, photographiée le 7 mai à Paris.

POLITIQUE - Un soutien pour le moins embarrassant. En marge de la campagne pour les élections européennes, Marion Maréchal s’est désolidarisée ce samedi 11 mai d’une marque de soutien affichée par une mini-formation d’extrême droite radicale : le Parti de la France (PDF). En cause, une campagne d’affichage qui utilise son nom et son image pour un contenu ouvertement raciste.

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« Donnons un avenir aux enfants blancs », propose l’un de ces visuels, qui accompagne une affiche sur laquelle figure la nièce de Marine Le Pen : « Le Parti de la France, avec Marion Maréchal ». Sur les réseaux sociaux, la photo de ces affiches a provoqué l’émoi, y compris chez certains responsables politiques, à l’image du président du Parti radical de gauche, Guillaume Lacroix.

Celui qui conduit la liste « Europe Territoires Écologie » a fait un lien direct entre ces affiches et son adversaire du parti zemmouriste. Même chose pour un compte Twitter s’affichant comme soutien de la candidate Renaissance Valérie Hayer.

« Grossière manipulation »

Or, comme mentionné plus haut, il ne s’agit pas d’une affiche de Reconquête !, mais de documents produits par le Parti de la France. Auprès du HuffPost, plusieurs cadres de la campagne de Marion Maréchal affirment que cette formation fondée en 2009 par l’ancien du FN Carl Lang n’est aucunement liée au mouvement zemmouriste. C’est également ce qu’a affirmé dans un tweet la principale concernée.

« Un groupuscule se livre à une grossière manipulation. Ce ne sont ni mon parti, ni mes slogans, ni mes affiches. J’interdis à qui que ce soit d’utiliser mon nom et mon image sans mon autorisation. Mes avocats ont été saisis et une mise en demeure envoyée le 17 avril dernier », a-t-elle répliqué sur le réseau social X, en joignant la mise en demeure envoyée par ses soins à Thomas Joly, le président de ce parti.

Dans ce courrier, l’ex-députée du Vaucluse rappelle qu’il n’existe aucun lien ni aucun accord entre les deux formations, et informe le destinataire que Reconquête ! ne versera pas un centime pour cette opération de collage. « Je vous mets en demeure de retirer votre campagne d’affichage sans délai. À défaut, je me réserve le droit de prévenir toute atteinte à mes intérêts, et toute diffusion de fausse nouvelle de nature à tromper les électeurs par tout moyen, notamment judiciaire », avertit également Marion Maréchal.

De quoi éteindre la polémique avant qu’elle ne prenne ? Pas si sûr. Sitôt sa réponse publiée, Marion Maréchal a été accusée par la gauche de ne pas condamner ouvertement le caractère raciste des affiches placardées par le Parti de la France. « Vous noterez, en lisant son courrier, que ce qui la dérange dans cette affiche, c’est que ce sera imputé à son compte de campagne, pas son caractère raciste et inspiré des slogans nazis… », a réagi sur le réseau social X le sénateur communiste Ian Brossat.

De son côté, le Parti de la France se défend de toute manipulation. « Il n’a jamais été question de manipuler qui et quoi que ce soit, puisque les affiches que nous avons produites indiquent seulement que le Parti de la France vous soutient pour cette élection européenne », a répondu Thomas Joly, appelant Marion Maréchal à ne pas se laisser « influencer par un entourage de tièdes ou de courtisans veules qui ne cherchent qu’à diviser ».

Dans sa réponse, le patron du PDF (qui avait soutenu Éric Zemmour en 2022) reste sur sa position et réitère son soutien à Marion Maréchal en lui souhaitant « le meilleur score possible » le 9 juin prochain. Pas sûr que ce baiser de la mort venant de l’extrême droite la plus radicale lui fasse plaisir.

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