Européennes 2024 : Macron et Attal partout, Hayer nulle part

Je suis désolé, je fais irruption, a lancé Gabriel Attal lors de son arrivée surprise sur le plateau de France Info lundi 3 juin, en pleine interview de la candidate de son parti aux élections européennes, Valérie Hayer. Ont suivi plusieurs minutes d’un monologue du Premier ministre, décomptées du temps de parole de la députée européenne.

Avec cette séquence, Gabriel Attal “a provoqué l’indignation” et “été accusé de sexisme pour avoir ‘manterrupting’ [contraction des mots man et interrupting]” le passage télévisé de sa collègue, indique le quotidien britannique The Telegraph.

“Ces attaques ont été reprises par les personnalités politiques de tous les bords, pour qui l’intervention inopinée de M. Attal n’a pas rendu service à Mme Hayer : celle-ci donne l’impression d’être reléguée en touche et superflue”, peut-on lire sur le site de la BBC.

“Les femmes ne sont pas des paillassons”, s’est offusquée la candidate écologiste Marie Toussaint, quand celle de la France insoumise, Manon Aubry, y a vu la définition même du mansplaining [le fait qu’un homme reprenne les propos de son interlocutrice et lui explique ce qu’elle pense]”. Même le candidat des Républicains, François-Xavier Bellamy, a dénoncé “un côté un peu macho”.

L’intéressé s’est défendu en déclarant avoir simplement voulu “encourager” la candidate, qui s’est pour sa part dite “fière” de l’avoir à ses côtés.

“Alors, Gabriel Attal, goujat ou victime de l’esprit français ?s’interroge Le Temps.

Une séquence opportune

Le quotidien helvète observe que, “ces derniers temps, pour faire décoller la liste du camp macroniste, très mal partie dans les sondages, le président de la République et son Premier ministre n’en finissent effectivement plus de se mettre en avant”. Et à quelques jours du scrutin, les deux têtes de l’exécutif multiplient les interventions, quitte à reléguer Valérie Hayer au second plan.

Emmanuel Macron, après avoir proposé de débattre avec Marine Le Pen, a finalement opté pour une interview sur les chaînes TF1 et France 2 jeudi 6 juin, dans le cadre des commémorations des 80 ans du débarquement. Un événement qui constitue “une séquence opportune, sur la grande scène internationale, juste avant les élections européennes de dimanche” et qui “permettra au locataire de l’Élysée de soigner sa stature aux côtés de 25 chefs d’État et de gouvernement”, note le journal belge Le Soir.

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