Européennes 2024: comment Gabriel Attal et Jordan Bardella se sont préparés à leur débat

Le duel va avoir lieu. Le Premier ministre Gabriel Attal et le président du RN Jordan Bardella vont débattre ce jeudi 23 mai en prime time, sur France 2. Une confrontation à moins de trois semaines des élections européennes et qui pourrait être décisive dans cette campagne.

À quelques heures de ce débat, l'entourage du Premier ministre reconnaît auprès de BFMTV que Gabriel Attal "n'a pas eu beaucoup de temps de préparation". La faute sans doute à un agenda chargé, entre l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure et les émeutes qui secouent depuis plus d'une semaine la Nouvelle-Calédonie.

Gabriel Attal va donc se préparer le jour-même du duel avec son rival d'extrême droite. "Il fonctionne beaucoup à l'oral", fait savoir son entourage, qui indique qu'un "faux-Bardella" sera présent dans le cabinet du Premier ministre ce jeudi dans le cabinet du Premier ministre "pour le confronter à des sujets".

De son côté, Jordan Bardella a pu se préparer dès mercredi dernier, le 15 mai, lors d'une réunion de trois heures dans son bureau en petit comité, explique un membre de l'équipe de campagne du RN. Étaient notamment présents Marine Le Pen, Jean-Philippe Tanguy ou encore le député européen Philippe Ollivier.

"On a passé en revue tous les sujets, on a revu les arguments, quels sont les chiffres à jour... C'était une réunion de préparation très basique", explique un participant. "Plusieurs réunions ont eu lieu ensuite" avec son équipe rapprochée, précise un membre de l'équipe de campagne, qui souligne que le président du RN a "bossé tout seul à côté [...] Il reçoit des notes de personnes extérieures et de ses collaborateurs".

Qu'attendre du débat?

L'objectif du Premier ministre ne sera pas d'installer "un duel fratricide" mais de "montrer que Jordan Bardella porte un projet eurosceptique", explique son entourage.

De son côté, Jordan Bardella compte mettre en opposition le bilan du gouvernement avec le projet du RN. Gabriel Attal "est une figure de l’exécutif ce qui est différent de Valérie Hayer, donc [Jordan Bardella aura ] l'intention d’appuyer sur son bilan et sur ce qu’il fait, car les incantations ça suffit”, plaide un membre de l'équipe de campagne du RN.

"Attal ce n’est pas Nathalie Loiseau ou l’équivalent de Macron. Il n’est pas odieux", souligne une autre source au sein du parti. "Il n’a pas cette image exaspérante. C’est pour cela que ce sera plus sur le fond, sur son bilan".

Sur la forme, "il peut y avoir un risque de neutralisation commune", estime cette source. Car "Attal n'a pas intérêt à aller en dessous de la ceinture: c’est contre son image dans l’opinion. Nous, on n'a pas intérêt à attaquer sa personne, mais plutôt son impuissance".

L'entourage du Premier ministre se dit "serein", quand celui du président du RN n'est pas "stressé". Mais un participant à la réunion de préparation de Jordan Bardella met en garde son poulain. "C'est une figure avec qui il a beaucoup débattu donc d’un côté il croit le connaître. Mais de l’autre, il faut faire attention car c’est un peu une nouvelle personne. Il sont beaucoup changé de rôle depuis dernier débat, surtout Attal. Ce n’est pas la même personne en face".

Article original publié sur BFMTV.com