Européennes 2024 : François-Xavier Bellamy embarrassé par cette hypothèse d’une alliance de LR avec Macron

François Xavier Bellamy, photographié lors d’un meeting à Toulouse le 26 avril (Photo by Matthieu RONDEL / AFP)
MATTHIEU RONDEL / AFP François Xavier Bellamy, photographié lors d’un meeting à Toulouse le 26 avril (Photo by Matthieu RONDEL / AFP)

POLITIQUE - Avait-il besoin de ça ? Alors que sa campagne ne décolle pas (les sondages le placent sous son score de 2019), la tête de liste du parti Les Républicains François-Xavier Bellamy se retrouve à commenter des hypothèses qui brouillent, a minima, son message politique. En cause, les rumeurs qui envoient Gérard Larcher (ou un autre cacique de la droite) à Matignon après les élections européennes.

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Le scénario a refait surface dimanche 26 mai à la faveur d’un article fouillé de L’Express, relatant les coulisses de ce qui s’apparente à des pourparlers feutrés entre Emmanuel Macron et le président du Sénat. Le tout sous le regard pragmatique du président des Républicains, Éric Ciotti, pas rétif à l’idée d’un accord de gouvernement en cas de crise politique, à la condition de compter François Baroin dans l’équation pour Matignon.

« Jamais de la vie »

Trois jours plus tard, ce mercredi 29 mai, la tête de liste se voit dans l’obligation de couper court aux spéculations. « Jamais de la vie, ça n’arrivera », a balayé sur franceinfo l’eurodéputé LR, qui tient à rappeler que son offre politique, comme celle de son parti, se situe bien dans l’opposition. « Ceux qui sont restés, ce sont ceux qui sont fidèles, constants, cohérents. Ce sont nos députés, ce sont nos sénateurs qui, tous les jours, mènent le combat contre le macronisme à l’Assemblée nationale et au Sénat », a-t-il affirmé.

Une fin de non-recevoir appuyée par le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui a affirmé sur Radio J « ne pas croire » à une coalition LR-Renaissance à l’issue des européennes. Le Vendéen a beau rejeter l’idée, elle circule bien parmi les parlementaires de droite. Selon Politico, le fait que cette éventualité a été éventée avant la fin de la campagne a même provoqué des remous en interne et divise le camp LR.

« Quel est l’intérêt du pays ? »

Auprès du HuffPost, un député de droite tente un pronostic. Sur une échelle de 0 à 10, il jauge à 8 la probabilité d’un deal « si Emmanuel Macron ouvre la porte ». De quoi entretenir une petite musique qui ne peut que gêner François-Xavier Bellamy à l’heure où Jordan Bardella, qui domine outrageusement les intentions de vote, appelle au « vote utile » à droite et a fait de scrutin un référendum anti-Macron. D’autant que le président du Sénat, échaudé par la mauvaise manière faite à son poulain lors de la composition de la liste LR, entretient le mystère sur ses intentions.

Dans un entretien accordé en début de semaine à l’AFP (histoire d’être bien lu par le plus grand nombre), Gérard Larcher laisse entendre qu’il est prêt à tirer les conséquences d’une victoire écrasante du RN le 9 juin prochain. « Si réellement l’extrême droite est à 40 % (...) on ne peut pas faire comme si les Français ne nous avaient pas envoyé un message », a-t-il prévenu, affirmant qu’il « tiendra compte » de ce qui ressortira des urnes. « Au-delà de ma seule personne il faut d’abord qu’on fasse le point. Peut-on continuer le cabotage actuel ? C’est la question. Quel est l’intérêt du pays ?  », a-t-il encore interrogé, confirmant avoir parlé avec Emmanuel Macron des résultats des européennes lors d’un dîner discret le 7 mars. On a connu façon plus efficace de démentir des ambitions.

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