Européennes 2024 : Emmanuel Macron s’invite à nouveau dans la campagne et charge l’extrême-droite

Photo d’illustration d’Emmanuel Macron prononçant un discours sur l’Europe à la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024, avant les élections européennes du 09 juin.
CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP Photo d’illustration d’Emmanuel Macron prononçant un discours sur l’Europe à la Sorbonne à Paris, le 25 avril 2024, avant les élections européennes du 09 juin.

POLITIQUE - Après son discours à la Sorbonne, Emmanuel Macron choisit la presse internationale pour s’adresser aux électeurs des élections européennes du 9 juin prochain. Dans un entretien accordé au journal britannique The Economist, le président de la République a ainsi mis en garde contre la montée des « nationalistes » en Europe, ce jeudi 2 mai.

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« Le Rassemblement national voulait sortir de l’Europe, de l’euro, de tout. Maintenant il ne dit plus rien. Il tire les dividendes de l’Europe en voulant la détruire sans rien dire », a déclaré le président français. « En quelque sorte c’est comme si on était en train de dire “ce n’est pas grave de confier la banque à des braqueurs” », a-t-il ajouté, en faisant valoir « si vous confiez les clefs à des gens qui pensent comme eux, il n’y a aucune raison que l’Europe devienne une grande puissance ».

Ceci dans un contexte où la campagne de la liste Renaissance, de la majorité présidentielle française, bat de l’aile face à celle du RN, la plupart du temps créditée très en avance dans les intentions de vote. À moins de cinquante jours du scrutin, loin d’atteindre le seuil des 20 % espérés au début, le camp d’Emmanuel Macro est ainsi crédité à 17 % des intentions de vote dans la dernière enquête électorale Ipsos avec le Cevipof, l’Institut Montaigne, la Fondation Jean Jaurès et Le Monde. Soit 15 points de moins que le RN et seulement trois points d’avance sur la liste PS/Publique.

Les nationalistes sont des « brexiters cachés »

Alors que la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer, doit débattre jeudi soir face à Jordan Bardella, tête de liste du RN, sur BFM-TV, les propos d’Emmanuel Macron sonnent donc une nouvelle fois la charge contre l’extrême-droite - en France, mais pas seulement. « Quand ils sont autour de la table, ils prennent l’Europe en otage », déplore Emmanuel Macron dans The Economist. « Ils vous disent : “Si vous ne payez pas, je ne lâche pas”. Cela n’est pas raisonnable. Et donc je dis aux Européens : réveillez-vous ! Ce sont des brexiters cachés. Tous les nationalistes européens sont des brexiters cachés », a-t-il encore assuré en pointant « un discours de mensonge ».

Selon le président français, « ils prétendent d’abord rendre leur pays plus fort, ils ne vont pas vous dire qu’ils veulent détruire ». Prenant l’exemple de la politique agricole commune, « le Rassemblement national ne (la) vote pas », « disent aux agriculteurs qu’avec eux, ça ira beaucoup mieux », « mais les 9,5 milliards de financement, ils iront les chercher où ? », interroge-t-il.

Au contraire, il souligne que la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, patronne du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, « a une approche européenne » pour avoir notamment « soutenu le pacte asile et migrations ». « Les nationalistes, qui ont été élus sur des programmes de doutes à l’égard de l’Europe, je vois qu’ils jouent plutôt en Européens et je m’en félicite », a-t-il ajouté, tout en estimant que « la meilleure façon de construire ensemble, c’est d’avoir le moins de nationalistes possible ».

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