Européennes 2024 : dans notre compilateur de sondages, Valérie Hayer ne cesse de décrocher à un mois du scrutin

Valérie Hayer, eurodéputée Renaissance et tête de liste « Besoin d’Europe » pour les élections européennes, photographié le 7 à Paris.
THOMAS SAMSON / AFP Valérie Hayer, eurodéputée Renaissance et tête de liste « Besoin d’Europe » pour les élections européennes, photographié le 7 à Paris.

POLITIQUE - Les choses deviennent sérieuses. Ce jeudi 9 mai, la campagne pour les élections européennes entre dans son dernier mois. À 31 jours de la date fatidique, les principales têtes de liste sont entrées dans le vif de sujet, après un débat réunissant (et pour la première fois) l’ensemble des sept principaux candidats organisé le 2 mai. Et à ce stade, le tableau des rapports de force confirme plusieurs tendances. La première : le décrochage discontinu de la tête de liste du camp présidentiel Valérie Hayer.

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Si les soutiens de la présidente du groupe Renew au Parlement européen jurent que rien n’est joué et que la bataille électorale n’a pas encore commencé, force est de constater que la pente prise par l’intéressée ne cesse de la rapprocher de son poursuivant, le candidat PS-Place Publique Raphaël Glucksmann, qui poursuit son ascension. Car comme vous pouvez le voir dans le compilateur de sondages que Le HuffPost publie régulièrement, le croisement des courbes (autant redouté en Macronie qu’espéré chez les socialistes) n’est plus très loin.

Si près de trois points séparent Valérie Hayer de Raphaël Glucksmann, et que l’outil utilisé n’est en rien prédictif mais permet de tracer des tendances, les trajectoires de chacun montrent qu’il pourrait s’agir du véritable match de cette élection européenne, sur fond de (possible) retour à gauche d’une part de l’électorat social démocrate un temps séduit par Emmanuel Macron mais échaudé par les coups de barres à droite successifs entrepris par l’exécutif.

D’autant que les grands sujets européens mobilisés par le camp présidentiel sont également porteurs pour le fondateur de Place-Publique, également très identifié sur ces enjeux.

Très loin devant, à 31,1 %, Jordan Bardella apparaît par ailleurs hors de portée pour la candidate macroniste. Et il paraîtrait hasardeux de miser sur le débat entre le président du RN et Gabriel Attal (annoncé pour le 23 mai) pour rattraper un retard de quinze points en un mois, bien que l’électorat macroniste a tendance à se mobiliser davantage pour les élections intermédiaires que ceux acquis à Marine Le Pen.

Le frémissement chez LFI

Autre enseignement de ce compilateur à un mois du vote, un regain d’intérêt pour la liste insoumise. Depuis la fin du mois d’avril, Manon Aubry grappille quelques points, traçant le début d’une pente ascendante. Pourtant reléguée par l’omniprésence de Jean-Luc Mélenchon et de la candidate Rima Hassan, l’eurodéputée LFI semble bénéficier de la stratégie de l’appareil insoumis, qui focalise l’attention médiatique sur fond de mobilisation en faveur de Gaza et auprès des mobilisations pro palestiniennes au sein du monde étudiant. Dans le dernier « rolling » Ifop par exemple (pris en compte dans notre compilateur), Manon Aubry fait un bond de 8 % chez les 18-24 ans.

Soit le début d’un frémissement qu’il faudra confirmer pour LFI, puisqu’avec 7.5 % d’intentions de vote au total, la liste menée par Manon Aubry continue pour le moment d’osciller entre 6 et 8 %, sans parvenir à passer la marche au-dessus. Les écologistes en revanche n’en sont pas au point de regarder en haut. La tête de liste Marie Toussaint reste engluée sous la barre des 7 %, voyant la barre du seuil d’éligibilité (fixé à 5 %) se rapprocher dangereusement. À un mois du vote, Marie Toussaint affiche 6.7 %.

À la droite et à son extrême, le match entre le candidat LR François-Xavier Bellamy et Marion Maréchal (dernière du classement) tourne pour le moment à la faveur du Versaillais. Malgré un rapprochement des courbes fin janvier, l’eurodéputé LR continue de tenir à distance sa poursuivante Reconquête ! : 7.2 % d’intentions de vote pour le premier et 6.2 % pour la seconde.

Ce qui, à cet endroit du classement, a son importance, puisque les deux camps (qui se disputent un électorat conservateur) se battent non loin de la ligne de flottaison des 5 %, seuil nécessaire pour obtenir des élus au Parlement européen. Une lutte dans un mouchoir de poche, rendue d’autant plus périlleuse que les deux formations jouent leur survie le 9 juin prochain. De quoi promettre un dernier mois particulièrement stressant dans les deux camps.

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